Sauf si Easy Jet en décidait autrement, c’est aujourd’hui que nous revenons entre Rhône et Saône au terme d’une escapade londonienne plutôt heureuse si l’on accepte d’oublier aussitôt quelques détails matériels comme, par exemple, l’hôtellerie ou les transports. Quand on évoque le potentiel museal de Londres on ne peut que penser à la Tate (Modern) mais malheureusement cette fascinante ancienne usine électrique semble dévorer les esprits au point que souvent certains touristes résument l’offre londonienne à ce monstre qui trône au bord de la tamise. C’est pourquoi je veux vous dire aujourd’hui deux mots sur une petite sœur plus pauvre, spécialisée dans le portrait, que je m’oblige à visiter lors de chaque séjour et qui recèle quelques petits trésors moins respectables sur le plan artistique mais d’autant plus attachants.
Il s’agit, vous l’avez compris, de la National Portrait Gallery, un musée aussi unique qu’impressionnant qui, logé à Trafalgar derrière la National Gallery, s’impose comme le plus grand trombinoscope jamais imaginé. De Churchill à Shakespeare, du Roi Charles I à Jane Austen, de (Sir) Paul McCartney à Richard Branson les portraits accumulés vont de la croûte de seconde zone au chef d’œuvre incontesté. Ce musée qui affiche dignement ses plus de 150 ans est donc un cas, par ailleurs gratuit d’accès, qui assume fièrement un principe jamais remis en cause. Ici la valeur artistique ou esthétique de l’œuvre importe peu. Ce qui compte c’est le portrait du personnage peint, photographié, sculpté ou caricaturé. Si les stars de l’histoire britannique vous lassent un peu, si les Tudor ne vous inspirent pas, allez tout de même à la National Portrait Gallery ne serait-ce que pour y débusquer David Bowie, Blur, Dickens ou John Peel. Bonne visite si vous croisez un jour par Trafalgar square.
Londres, le 8 novembre 2010
Photo:DR