Drôle de phénomène que la peur. Elle s'agrippe comme il faut et s'acharne à s'immiscer dans tous les recoins de l'être humain. Ceux qui, comme moi, ont vécu ce foutu tremblement de terre ont ouvert dans leur esprit un autoroute à la peur. Elle y circule en continue. Le choléra génère le même genre de sentiment et vient simplement augmenter le flot des véhicules sur ce même boulevard. Les annonces entourant le passage de Tomas n'ont en fait que pousser un peu plus loin la densité de la peur. Bien branché à la radio vendredi matin, j'entendais les reporters qui circulaient un peu partout dans le pays pour témoigner de ce qui s'y passait. De ce que les gens faisaient ou ne faisaient pas. J'ai été frappé par cette femme de PAP qui refusait de quitter sa tente, Tomas ou non, elle n'allait pas abandonner ce qui lui restait. Elle avait bien évidement peur de celui qui avait repris ses habits d'ouragan, mais elle avait davantage peur de perdre sa place. Le petit bout de ce pays où elle est chez elle, le petit commerce informel qui y est rattaché et qui assure la portion quotidienne de riz national. Mais surtout, elle avait peur au prochain bagay la, celui qui devrait frapper bientôt. Plus jamais elle ne sera dans une maison qui pourrait lui tomber sur la tête, la tente lui assure passablement moins de dommage. Je me rappelais l'info diffusée dans les médias il y a deux ou trois semaines où une étude américaine venait confirmer que le mouvement terrestre du 12 janvier n'était pas celui que les spécialistes annonçaient depuis des années. Que le 'big one', pour reprendre une expression bien connue, était toujours à nos portes. Sous nos pieds en fait. J'entendais donc ce journaliste qui questionnait la dame au sujet du passage de Tomas alors qu'elle n'en n'avait que pour le prochain tremblement de terre, celui qui serait imminent. Merde !! Des trémolos dans la voix, l'animateur était chahuté par cette quasi paralysie. 'Comment en sommes-nous arriver à pousser des humains à un tel état de désespoir ? Comment notre société peut-elle avoir aussi lamentablement échoué à rassurer cette femme et les millions d'autres ayisien qui vivent dans la même situation qu'elle ?' C'est l'autoroute de la peur justement, li gen blocus (il y a embouteillage).
Drôle de phénomène que la peur. Elle s'agrippe comme il faut et s'acharne à s'immiscer dans tous les recoins de l'être humain. Ceux qui, comme moi, ont vécu ce foutu tremblement de terre ont ouvert dans leur esprit un autoroute à la peur. Elle y circule en continue. Le choléra génère le même genre de sentiment et vient simplement augmenter le flot des véhicules sur ce même boulevard. Les annonces entourant le passage de Tomas n'ont en fait que pousser un peu plus loin la densité de la peur. Bien branché à la radio vendredi matin, j'entendais les reporters qui circulaient un peu partout dans le pays pour témoigner de ce qui s'y passait. De ce que les gens faisaient ou ne faisaient pas. J'ai été frappé par cette femme de PAP qui refusait de quitter sa tente, Tomas ou non, elle n'allait pas abandonner ce qui lui restait. Elle avait bien évidement peur de celui qui avait repris ses habits d'ouragan, mais elle avait davantage peur de perdre sa place. Le petit bout de ce pays où elle est chez elle, le petit commerce informel qui y est rattaché et qui assure la portion quotidienne de riz national. Mais surtout, elle avait peur au prochain bagay la, celui qui devrait frapper bientôt. Plus jamais elle ne sera dans une maison qui pourrait lui tomber sur la tête, la tente lui assure passablement moins de dommage. Je me rappelais l'info diffusée dans les médias il y a deux ou trois semaines où une étude américaine venait confirmer que le mouvement terrestre du 12 janvier n'était pas celui que les spécialistes annonçaient depuis des années. Que le 'big one', pour reprendre une expression bien connue, était toujours à nos portes. Sous nos pieds en fait. J'entendais donc ce journaliste qui questionnait la dame au sujet du passage de Tomas alors qu'elle n'en n'avait que pour le prochain tremblement de terre, celui qui serait imminent. Merde !! Des trémolos dans la voix, l'animateur était chahuté par cette quasi paralysie. 'Comment en sommes-nous arriver à pousser des humains à un tel état de désespoir ? Comment notre société peut-elle avoir aussi lamentablement échoué à rassurer cette femme et les millions d'autres ayisien qui vivent dans la même situation qu'elle ?' C'est l'autoroute de la peur justement, li gen blocus (il y a embouteillage).