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Les limites de l’organisation de coopération de Shanghai

Publié le 08 novembre 2010 par Infoguerre

Les limites de l’organisation de coopération de ShanghaiA la fin du mois de Septembre 2010, plus de 5 000 officiers et soldats étaient réunis afin de réaliser  les exercices militaires nommés « mission de la paix » organisés  par l’Organisation de coopération de Shanghai.
Cette organisation régionale est pour l’instant constituée de 6 membres permanents : la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghiztan, le Tadjikistan et l’Ouzbékistan et de 4 membres observateurs : l’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie. Elle a été créée dans le but de lutter contre le terrorisme mais chacun des États membres cherchent avant tout à s’allier militairement contre une domination américaine dans la région (principalement à travers l’OTAN).

Mais récemment certaines de leurs décisions laissent apparaitre des divergences entre ces États-clés : la Russie et la Chine. C’est particulièrement vrai au moment de choisir ou non l’adhésion de nouveaux membres permanents et même si la collaboration a relativement bien fonctionné jusqu’à maintenant. Et pour cause, ces deux États ont tous les deux une même stratégie globale, l’accroissement de leur puissance. Dans l’optique d’un monde multipolaire, ils ont tous les deux compris qu’ils avaient un rôle à jouer et aucun d’eux ne souhaitent se cantonner à un 2nd rôle dans une organisation qui serait amenée à prendre un poids géopolitique plus important. Les 2 pays jouent donc des rôles « d’États schizophrènes » voulant à la fois le développement de l’organisation et l’accroissement de leur puissance personnelle.
En Juin dernier, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a annoncé le refus notifié à l’Iran de rentrer comme membre permanent officiellement à cause des sanctions prises à son encontre par l’ONU. La réalité est que l’entrée de l’Iran aurait entrainé des difficultés de prise de décision .En effet le gouvernement de Téhéran aurait joué un rôle d’arbitre entre les 2 pays, pouvant pencher pour l’un ou pour l’autre en fonction de ses intérêts tout en sachant que l’Iran a aussi une volonté de développer son influence au niveau régional (et mondial !). Pourtant l’entrée de l’Iran aurait  été un formidable avantage pour cette organisation autant culturellement que stratégiquement et aurait sans aucun doute contrarié fortement les Etats-Unis à l’idée de voir des concurrents s’alliés.
Le cas de l’Inde est assez similaire : l’entrée de l’Inde serait un véritable moteur pour les velléités économiques de l’organisation mais elle apporterait aussi de nouvelles difficultés et un déséquilibre dans les prises de décisions. L’exemple parfait à suivre serait la composition  de l’OTAN avec un principal état décideur (les Etats-Unis) entouré de plusieurs États « satellites » ayant chacun un poids important ou non dans les prises de décisions stratégiques.
Car au final, les gouvernements chinois et russes alliés aujourd’hui seront forcément concurrents dans le futur. Leurs stratégies à long terme étant non-compatibles, l’un des deux essaiera forcément à un moment donné de se détacher de l’autre. L’expansion de l’OCS comme contrepoids de l’OTAN est donc pour l’instant dépendante de l’entente entre les deux États.

Sun Tzu : « Si l’ennemi est loin de vous, sachez, jour par jour, le chemin qu’il fait……écoutez tous les discours, quoique vous soyez hors de portée de l’entendre ; soyez témoin de toute sa conduite, entrez même dans le fond de son cœur pour y lire ses craintes ou ses espérances »

Harry Ramaroasy


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