Viols en RDC : « Ils cherchent de l’or dans nos vagins »

Publié le 08 novembre 2010 par Rm Communication

Par Valérie Dupont | Journaliste |RUE89

En République démocratique du Congo, « les viols massifs se déroulent dans des villages près des zones minières, là où il y a une forte concentration d’or. Souvent, les femmes cachent des petits colis d’or dans leur vagin. Les groupes armés le savent », explique un chef coutumier. Or ou pas, « ils kidnappent toutes les femmes du village à partir de 13 ans », raconte Theresita. Rencontre avec ces femmes violées par des milices.

(De Goma, RD Congo) Jeannine, 25 ans, est allongée sur un matelas à même le sol dans une petite cabane délabrée des faubourgs de Goma. Atteinte du sida, en phase finale, Jeannine agonise. Comme beaucoup de jeunes filles dans cette région, elle a été victime de viol. Les viols se produisant souvent les jours de marché, les familles de paysans empêchent de plus en plus les jeunes filles de se déplacer pour se rendre au marché mais aussi aller à l’école. Et détruisent ainsi la structure sociale.

« On devait parfois enterrer une fille encore vivante »

Capturée par un groupe armée des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, basées dans l’est de la République démocratique du Congo), elle a réussi à s’échapper.

L’interview sera longue et pénible, mais elle tient à témoigner :

« Ce sont les soldats des FDLR qui m’ont kidnappée. J’étais commerçante près de Masisi, j’allais vendre la production de mon papa au marché. Ils m’ont emmenée dans leur camp, là il y avait vingt jeunes filles. Nous devions faire la cuisine, mais nous étions surtout là pour leurs besoins sexuels.

Si une fille tentait de se débattre, elle était exécutée tout de suite. Nous, les filles, on devait parfois l’enterrer même si elle était encore vivante.

Aujourd’hui je suis en train de partir, je ne peux plus manger, je souffre, mais surtout parce que je sais que ces barbares continuent de violer des femmes et qu’on les laisse faire. »

L’est de la République du Congo, précisément le Nord-Kivu, terre riche en minerais (diamants, or, coltan…), échappe en partie au contrôle du régime de Kinshasa dirigé depuis 2001 par Joseph Kabila. Dans cette zone de non-droit, la vie des femmes est précaire.

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