D’emblée, nous pouvons dire que le talent de compositeur de Martin Lloyd ne se dément pas sur ce mini-album, et les amateurs de Oppenheimer Analysis se retrouveront en territoire connu. Lloyd ayant assumé les rôles principaux de musicien, bidouilleur de synthétiseurs et producteur au sein du groupe, les sonorités et les arrangements sont ici familiers et efficaces : la réalisation de la chanson titre, dansante et accrocheuse à souhait, est impeccable. Ces quatre pistes toutefois, malgré leurs qualités, nous laissent tout de même quelque peu sur notre faim.
De son propre aveu, Lloyd travaillait en étroite collaboration avec Oppenheimer et ce dernier le poussait vers une écriture moins attendue: “Travailler avec Andy m’inspirait à trouver des progressions d’accords non conventionelles [...]. Essentiellement, plus longtemps nous travaillions, meilleure devenait la pièce.” (tiré d’une entrevue réalisée en 2005 par Veronica Vasicka de Minimal Wave). Cette étrangeté que semblait insuffler à la musique son comparse nous manque, de même que sa touchante voix. En effet, ne pouvant sans doute égaler les performances vocales de Andy Oppenheimer, Martin Lloyd s’est tourné ici vers le vocoder qui joue le double rôle de palliatif et de prise de position stylistique. Ce traitement de la voix décale la mélancolie typique des chansons d’Oppenheimer Analysis vers une esthétique certes plus kitsch mais non dénuée de charme. Si L’amant Électronique (que nous vous offrons en écoute) gagne les faveurs des pistes de danse, les trois autres pistes de l’album sont plus calmes et éthérées, légèrement moins pop. Western Dreams a un faux air de Jay-Jay Johansson période Antenna (2002 – il parait que les modes suivent généralement des cycles de 20 ans…!), tandis que Half-Life et Science Fiction Man s’inscrivent dans la lignée cold wave des Experimental Products de ce monde. L’amant électronique, au tirage limité à 999 copies, est disponible sur commande à la boutique de Minimal Wave.