L'indice carbonne carburera-t-il ?

Publié le 08 novembre 2010 par Sequovia

Chantal JOUANNO, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, appelle les entreprises à participer à l’expérimentation nationale de l’affichage des caractéristiques environnementales des produits. Pour aider les consommateurs à s’y retrouver, établir des consignes communes et un cadre précis était indispensable. L’ADEME, en charge de cette mission, annonce, en collaboration avec AFNOR, un guide de bonnes pratiques harmonisant les méthodes d’élaboration de cet affichage.

  • Pourquoi un tel projet ?

Parmi les engagements du Grenelle Environnement, figurent des éléments novateurs en faveur d’une consommation plus durable. C’est notamment le cas de mesures informatives, tel l’affichage des caractéristiques environnementales des produits, qui vise à agir tant sur les consommateurs que sur les producteurs et les distributeurs : En effet, en plus de l’enjeu direct d’information des consommateurs et d’accompagnement aux changements de comportement, ce futur affichage représente également un facteur de compétitivité pour les entreprises. Il contribuera ainsi à les inciter à être plus sobres en carbone et moins génératrices d’impacts sur l’environnement, et devrait donc permettre de renforcer leur robustesse face aux variations et augmentations des coûts de l’énergie et à la pression croissante exercée sur les matières premières.

  • Le lancement du projet

A l’issue d’une large concertation, le cahier des charges de l’expérimentation nationale sur  l’affichage environnemental est désormais finalisé. A compter du 3 novembre et jusqu’au 31 décembre 2010, les entreprises, regroupement d’entreprises, syndicats, fédérations professionnelles peuvent faire part de leur candidature. La présentation détaillée de cet appel à volontaires ainsi que les dossiers de candidature sont disponibles sous : http://www.developpement-durable.gouv.fr/experimentation-affichage.
Les entreprises de toutes tailles et de tous secteurs peuvent se porter candidates à l’expérimentation. Les candidats sélectionnés mettrons à disposition des consommateurs -à titre expérimental- des informations concernant le contenu carbone de leurs produits (ou d’une partie d’entre eux) et d’une ou plusieurs autres caractéristiques, comme par exemple la consommation d’eau, de ressources naturelles ou la pollution sur les milieux.
Pour intégrer la dimension économique aux comparaisons entre produits, Chantal JOUANNO a demandé une évolution de l’écocomparateur Topten (www.guidetopten.fr), dont l’ADEME, le WWF et la CLCV sont partenaires, Ainsi, il comportera début décembre une dimension nouvelle, un éco-prix (Topten Eco), qui permettra au consommateur de choisir le meilleur rapport performance environnementale/prix, parmi les produits électroménagers sélectionnés par Topten. La secrétaire d’Etat souhaite également que des partenariats se nouent avec les enseignes de la distribution pour que les consommateurs retrouvent facilement en magasin les produits labélisés Topten.

  • Guider les entreprises et les consommateurs tout au long du processus

Les experts de l’ADEME et du ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de la Mer assisteront les entités volontaires pour les accompagner dans le montage de leur dossier puis tout au long de la concrétisation de leur projet. Cette expérimentation qui est inscrite à l’article 228 de la loi d’engagement pour l’environnement dite loi Grenelle 2 adoptée le 12 juillet 2010 débutera le 1er juillet 2011 et durera au minimum un an. Il s’agira d’optimiser les conditions de mise en oeuvre de l’affichage environnemental : mise à disposition auprès des consommateurs des caractéristiques environnementales des produits, test en grandeur réelle et sur une variété de segments de marché des modalités de transmission des informations tout au long de la chaîne de production et de distribution, premiers retours d’expérience de la perception des consommateurs et des associations de défense des consommateurs ou de protection de l’environnement…
Aucun soutien financier n’est apporté aux entreprises volontaires participant au projet. Néanmoins, elles bénéficieront d’une mise en valeur sur le site Internet du Ministère, en partenariat le cas échéant avec d’autres sites institutionnels, valorisant ainsi leur participation à l’expérimentation nationale.
« J’appelle les entreprises, petites et grandes, leurs syndicats et fédérations, appartenant à des secteurs les plus divers possibles, à faire part de leur candidature pour pouvoir participer à cette expérimentation. C’est bien elle qui nous permettra ensemble de définir les modalités de l’affichage environnemental futur. Avant de généraliser l’affichage environnemental il est logique d’en étudier toutes les modalités pratiques, d’en détecter les difficultés. Je suis convaincue que les entreprises qui participeront dès juillet prochain à l’expérimentation en bénéficieront directement ou indirectement dès cette étape préalable et par la suite » a indiqué Chantal JOUANNO.

  • Programme qui intègre le plan en faveur de la consommation durable

Chantal JOUANNO avait annoncé le 21 octobre, les axes d’un plan en faveur d’une consommation durable : actions sur la production (éco conception, fiscalité) ; information sur les qualités environnementales des produits (éco comparateurs, affichage environnemental) ; fiabilisation des informations (médiateur de la consommation durable, guide sur les allégations environnementales); valorisation des produits « durables ».
Afin de fiabiliser les informations environnementales, Chantal Jouanno a annoncé la mise en place prochaine d’un médiateur de la consommation durable. Il aura pour mission d’instaurer un dialogue transparent sur tous les aspects environnementaux, sanitaires et sociaux des biens de grande consommation, entre consommateurs, producteurs et distributeurs. Il sera également chargé d’une mission de clarification et d’explication sur le prix des produits « verts ».
Pour lutter contre les phénomènes de « greenwashing », la secrétaire d’Etat à l’Ecologie a annoncé un « guide pratique des allégations environnementales sur les produits » qu’elle présentera avec Hervé Novelli, le 10 novembre prochain. Ce guide est issu des travaux du Conseil National de la Consommation. Il a pour objectif de clarifier et guider les professionnels et les consommateurs, confrontés à des allégations environnementales croissantes telles que : « bio », « durable », « naturel » ou « responsable ».

  • L’avis Sequovia

Plus de clarté pour favoriser la consommation durable n’est pas un luxe.  Aider le consommateur à se retrouver parmi l’ensemble des labels existants et apprendre à les distinguer est un bon point. L’initiative de l’étiquetage environnemental des produits apparaît donc bien pertinente, d’autant plus que les français sont prêts à dépenser un peu plus pour des produits certifiés.
Différentes études seront réalisées au cours de l’expérimentation, attendons de voir comment les consommateurs vont réagir…

Pour en savoir plus sur la consommation durable: Fiches solution Eco-conception
Achats équitables

Formation : Bâtir une démarche d’achats responsables