Francesco Bearzatti Tinissima 4tet
" X (Suite for Malcom) "
Parco della Musica Records. 2010.
Produit par Inceptions et Francesco Bearzatti.
Francesco Bearzatti: saxophone ténor, clarinette, xaphoon, effets électroniques
Giovanni Falzone: trompette, effets humains
Danilo Gallo: contrebasse, guitare basse électrique
Zeno de Rossi: batterie, percussions
Napoleon Maddox: voix sur X (Epilogue)
Mauro Gargano: contrebasse pizzicato sur X (Epilogue)
La photographie de Francesco Bearzatti est l'oeuvre de l'Indomptable Juan Carlos HERNANDEZ.
Des Jazzmen blancs italiens qui rendent hommage à un leader noir américain de confession musulmane, cela n'est pas très catholique. Silvio Berlusconi vient d'établir le record de longévité d'un Président du Conseil des ministres depuis l''établissement de la République italienne en 1946, voilà qui mériterait un hommage. En attendant l'opera d'arte qui chantera la gloire de Sua Emittenza, je parlerai de cette X (Suite for Malcom) qui fait suite aux oeuvres d'Archie Shepp et Miles Davis dont " Suite for Malcom " et " Mr Freedom X " rendaient déjà hommage à Malcom X.
En fait peu importe ici le message, force est de s'incliner devant la puissance, la beauté, la nouveauté de cette musique. Au saxophone ténor et à la trompette, en 2010, Francesco Bearzatti et Giovanni Falzone sont les créateurs sur lesquels il faut compter pour apporter du neuf. La réunion de ces deux artistes promettait d'être explosive. Elle l'est au delà de mes espérances. Chaque morceau est un univers à lui seul et tous s'imbriquent comme dans " Si une nuit d'hiver un voyageur " d'Italo Calvino. Cette musique mêle l'acoustique, l'électrique, l'électronique, le Jazz, la Pop, la Dance, la Techno, le Rap pour créer une oeuvre inouïe au sens propre du terme. Ils se permettent de même d'improviser avec un tube des années 80 " Wont' you take me to funky town? ". Ces gaillards peuvent tous se permettre car leur musique vous capte de la première à la dernière note, vous donne envie de danser, de bouger, chanter, crier, manifester, jouer, jouir. Face à un objet musical d'une telle puissance, la BO composée par Terence Blanchard pour le film de Spike Lee fait bien pâle figure. Question de couleur d'esprit, pas de peau. " Give me the colour of the soul, I will give You the colour of the person " (James Brown).
Lectrices révoltées, lecteurs en colère, ne désespérez plus. Il existe encore des Jazzmen créatifs et subversifs. La preuve avec cette X (Suite for Malcom) du Tinissima Quartet de Francesco Bearzatti. Après enquête dans le Dizionario Garzanti della lingua italiana, je ne comprends toujours pas ce que signifie Tinissima. Je suis preneur de toute explication cohérente.Merci d'avance.