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Un grand mouvement dans toute la France, dans toutes les régions, toutes les villes comme à Creil

Publié le 07 novembre 2010 par Jplegrand

Un mouvement populaire formidable

Un grand mouvement dans toute la France, dans toutes les régions, toutes les villes comme à Creil

« Écoutez la colère du peuple » disait une pancarte brandie par un manifestant devant le Sénat. Le peuple de France est réellement en colère contre Sarkozy, son gouvernement et tout ce qu’ils représentent. Il a su créer un formidable mouvement de protestation contre toutes les humiliations qu’il subit tous les jours. Quels que soient le déroulement et l’issue de ce mouvement, il s’inscrira sans doute dans l’histoire de ce pays comme une page glorieuse et comme une belle leçon de résistance à l’arbitraire.

Il s’agit d’une véritable révolte qui dépasse largement le cadre de la « réforme » des retraites. Toutes les villes de France et parfois même les villages sont touchés par la contestation populaire. Malgré la propagande quotidienne, le mensonge, la répression, la population reste déterminée à lutter contre ce gouvernement corrompu et en déliquescence. Même les directions syndicales, moins radicales que leurs bases, ont été surprises par la vitalité de ce mouvement réellement populaire.

Les sacrifices consentis par la population sont à la hauteur des injustices et des souffrances qu’elle subit : arrestations en série, poursuites pénales, tracasseries judiciaires, conflits avec l’employeur, perte de salaire pendant les grèves, vacances annulées, projets différés etc. etc.

La lutte au jour le jour a ressuscité des valeurs de solidarité, d’entraide, de complicité et de convivialité entre les manifestants et la population : soutien moral et financier apporté aux grévistes des raffineries, paroles d’encouragement prononcées depuis leurs fenêtres ou leurs balcons par des habitants lors des manifestations ( « bon courage », « il faut continuer »...). Même les citoyens qui se sont trouvés ici ou là « bloqués » par l’action des grévistes n’hésitent pas à manifester d’une manière ou d’une autre leur solidarité avec les contestataires : sourires et coups de klaxon des automobilistes et des routiers, gestes de sympathie des voyageurs etc.

Cette solidarité se manifeste également entre générations à l’image du système de retraite par répartition. Lycéens et étudiants, avec une formidable énergie, apportent leur soutien à leurs parents en manifestant massivement contre cette funeste « réforme » : « Papa, maman je l’aurai votre retraite » écrivait une jeune manifestante sur sa pancarte ! Il n’est pas rare non plus de voir des enseignants protéger leurs élèves devant les lycées contre les brutalités policières.

Ces valeurs de solidarité et de camaraderie s’opposent radicalement à celles de la concurrence, de la compétitivité, de la rentabilité et de l’individualisme de la classe dirigeante. Le « chacun pour soi » est remplacé ici par le « tous ensemble ».

La démocratie qui règne dans les assemblées générales ouvrières, la grève et ses valeurs d’unité, de dévouement et de sacrifices contrastent tristement avec les décisions prises dans l’ombre par quelques uns, exécutées par le gouvernement, le parlement et propagées par les médias de la classe bourgeoise.

Cette résistance aux injustices et cette formidable solidarité entre manifestants et entre ces derniers et le reste de la population s’inscrivent dans la lignée des meilleures traditions de luttes de ce pays : 1848, 1871, 1968, 1995, 2003, 2006.

Si le Président puise sa force dans sa faiblesse, car privé de tout soutien populaire, le mouvement de contestation, lui, s’est déployé et s’est développé en s’appuyant sur de larges couches de la population.

Mais cette faiblesse du pouvoir politique est largement compensée par le pouvoir économique, celui de la minorité que représente la classe dirigeante qui possède les moyens matériels pour imposer sa domination. Car l’autoritarisme, la répression généralisée, la propagande intense, le mépris de la démocratie etc. du pouvoir politique actuel ne sont que l’expression de la brutalité exercée par le capital sur le travail. Sarkozy n’a été porté à la tête de l’État par cette classe minoritaire que pour servir les intérêts des plus riches.

La France est ainsi fondamentalement coupée en deux classes aux intérêts et aux objectifs diamétralement opposés. A la France des industriels, des banquiers, des marchés financiers, des compagnies d’assurances (comme Malakoff Médéric dont le patron n’est autre que le frère de Sarkozy), des agences de notation, des spéculateurs et des parasites en tout genre, s’oppose la France des ouvriers et des salariés producteurs de richesses. Et quel contraste entre cette France officielle corrompue, ennemie du progrès, destructrice des acquis sociaux et résolument tournée vers le passé et la France réelle qui se bat pour un avenir plus lumineux !

Mohamed Belaali

belaali.over-blog.com


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