Que les choses soient bien claires, je ne suis pas en train de tourner casaque, virer de toque, mais le fait est que : constatant comme cet homme, M. de Villepin, « le spectacle pitoyable de la vie politique française » à en avoir la berlue (sconi) j’aurais bien du mal à ne pas approuver ce qu’il assène (avec rictus qu’en rappelle un autre), quand bien même pour le paraphraser (remember le CPE) :
« J’entends ce que dit Dominique de Villepin, mais j’entends aussi ce qu’il ne dit pas ».
Et ce qu’il ne dit pas, nous le savons tous, c’est qu’il fut Premier ministre de la République (31 mai 2005/15 mai 2007), en d‘autres termes, il eut à constituer un gouvernement, et dans celui-ci, il y avait, si je ne m’abuse, et tout du long, un homme qu’il vilipende aujourd’hui : Nicolas Sarkozy. Et la fonction qu’il occupait était hautement régalienne.
M. de Villepin est donc, d’une certaine façon, responsable « d’un des problèmes » qu’il dénonce, étant donné qu’il n’a rien fait pour tenter de nous l’éviter.
Or donc, jamais il ne nous fera avaler, même par un langage châtié, qu’il découvre seulement aujourd’hui, ou depuis trois années, que Nicolas Sarkozy n’était pas taillé pour la fonction, voire que c’était un danger pour notre pays.
Dominique de Villepin est en partie, oui, responsable de la « parenthèse » ouverte le 6 mai 2007, il y a, d’une certaine manière, contribuée.
Oh bien sûr, Sarkozy ayant pris à la hussarde (en 2004) L’UMP créée par Chirac et destinée à mettre sur orbite présidentielle son « fils préféré », Alain Juppé, il eut été difficile de l’empêcher de concourir, nonobstant, en le privant d’une tribune aussi exposée que celle de l’Intérieur, d’une fonction ministérielle quelle qu’elle soit, il lui aurait compliqué la tâche.
Ces deux hommes ont travaillé « ensemble » et si tout est devenu impossible, impossible à vivre dans le sens où l’amoindrissement de notre pays touche les classes sociales les plus fragiles (la « France qui se lève tôt »), et que rien n’est fait pour les en soulager, au contraire ! M. de Villepin porte une part de responsabilité dans ce qui constitue être moins une « parenthèse » qu’un naufrage. Du Yacht au Guilvinec, en passant par le Salon de l’Agriculture, le Fouquet’s, L’Epad et autres foucades fiscales, et tant d’autres épisodes qui nous font honte tant ils sont la marque évidente de la vulgarité, du mépris, quand ce n’est pas de la haine, rien dans ces trois années n’aura contribué à nous donner fierté, courage et dignité.
Jamais M. de Villepin ne nous fera croire qu’il ne savait pas qui était M. Sarkozy.
Une « parenthèse » ! C’est bien faible comparé à ce que nous endurons, monsieur ! Ça ressemble plutôt à des crochets. De la tenaille.
Vous parlez des trois ans qui viennent de s’écouler, mais les dix-huit mois que nous allons subir encore, c’est du ferme, pas du sursis.
Et la campagne présidentielle qui s’annonce promet d’être la plus brutale et la plus basse, voire la plus indigente de toute la Vè République.
Je vous rejoindrais presque, voyez-vous, sauf que, nous ne sommes pas dans le « divertissement » ; le « divertissement » ce sont les médias qui l’organisent, par des Unes, du storytelling et du buzz dont ils (se) font l’écho.
Nous, M. de Villepin, les citoyens, les laborieux, on morfle, et copieux !
J’entends ce que vous dites, les mots que vous employez, j’aurais aimé, en vérité, qu’ils viennent de la bouche d’un homme de gauche, avec la même force, le même charisme (car vous en avez) mais que voulez-vous, à gauche, on se fade des Mélenchon, des Valls, des Royal, des Collomb et des Aubry (et Besancenot aux abonnés absents) ça manque d’étoffe tout ça, de profondeur, de hauteur. En ceci, oui, « la vie politique française » est « pitoyable » ; Si en plus on y ajoute des Morano, des Bertrand, des Lefebvre, des Balkany ou des Vanneste, c’est même plus un « spectacle » c’est du bernardtapisme ! Ah, il a de sales beaux jours devant lui, le populisme !
Mais pour n’avoir rien fait, rien anticipé, de cette « parenthèse », quand vous aviez les moyens, et comment ! de le faire, vous êtes M. de Villepin également responsable de cette « tâche de honte sur notre drapeau ».
Et venir aujourd’hui, comme hier, la dénoncer, même de fort belle manière, c’est, pardonnez-moi, l’hôpital qui se fout de la charité.
Bref, c’est nous prendre, encore une fois, comme ceusses qui sont actuellement au sommet de ce pays, pour des cons de compétition.
Sur ce, veuillez agréer tout le merdier habituel, et bonne nuit, monsieur.