Vers le 10 avril, sort mon prochain livre, Les Médias et nous (ed. Bréal).
Ceux qui aiment ce blog y retrouveront des idées et le même esprit. Il s’agit d’une suite de petits chapitres qui traitent souvent de question d’éthique.
J’en livre ici l’avant-propos et la table des matières, qui en donneront une idée.
Avant-propos
Les débats sur les médias sont au centre de nos discussions quotidiennes. Il ne se passe pas de semaine sans que surgisse une affaire ou une polémique au sujet de la façon dont un événement a été traité, au sujet d’une nouvelle émission de télévision qui va trop loin, ou d’un « dérapage » de l’information. Si la question des limites à ne pas dépasser occupe une place importante, les interrogations sur la déontologie des diverses professions qui font la communication télévisuelle comme sur l’attitude des téléspectateurs face à certains programmes sont récurrentes, de même que celles qui concernent le comportement et les motivations de ceux qui passent à la télévision, animateurs ou témoins en tout genre. Pour répondre à toutes ces préoccupations qui sont finalement d’ordre éthique, nous nous bricolons quelques réponses qui suffisent à nous forger une sorte de morale provisoire.
Analysant depuis des années l’évolution des médias et souvent sollicité pour donner mon avis sur tel ou tel problème posé par des événements médiatiques, j’ai eu envie de faire le point sur diverses questions que posent l’intrusion de la télévision dans la vie de la Cité, la mise en image des événements, le spectacle de la violence et de la mort, de l’Autre, l’évolution des technologies, etc. Non pas pour donner des leçons, mais plutôt pour clarifier mes idées sur ce qu’il conviendrait de faire, de croire ou de penser dans telle ou telle situation. En somme, mon attitude est assez proche de celle du profiler qui comprend l’autre en entrant dans sa tête. Comment ferais-je si j’étais à la place du diffuseur pour informer le public, pour rendre compte d’un procès, pour hiérarchiser l’information ? Comment ferais-je si j’étais reporter pour montrer la violence de la rue ? Comment ferais-je si j’étais animateur pour interroger un invité ? Et si c’était moi qui passais à la télévision ? Mais, surtout, quels sont mes droits et mes devoirs de téléspectateur ? C’est en adoptant ce point de vue mobile que je me livre à quelques réflexions impertinentes. Mais c’est aussi en mettant à profit les résultats des travaux que je mène depuis des années sur l’image et les sons, sur les médias, que j’espère les rendre pertinentes.