Bahia Benmahmoud, jeune femme extravertie, se fait une haute idée de l'engagement politique puisqu'elle n'hésite pas à coucher avec ses ennemis pour les convertir à sa cause - ce qui peut faire beaucoup de monde vu qu'en gros, tous les gens de droite sont concernés. En règle générale, elle obtient de bons résultats. Jusqu'au jour où elle rencontre Arthur Martin, comme celui des cuisines, quadragénaire discret, adepte du risque zéro. Elle se dit qu'avec un nom pareil, il est forcément un peu facho. Mais les noms sont fourbes et les apparences trompeuses...
Critique :
J'ai eu envie de voir ce film sur un seul teaser, "le vote" visible ci dessous. Un gag d'actualité et plutôt bien senti, qui, couplé à l'affiche dans un style très rom com ricaine me laissait espérer un comédie française fraîche et originale. Que nenni mes amis! Le nom des gens s'avère être un film anecdotique, qui sera oublié aussitôt après avoir quitté l'affiche.
Tout simplement parce que le réalisateur Michel Leclerc tente plein de petites choses qui n'aboutissent jamais. Comme ce démarrage plutôt plaisant, façon présentation décalée des personnages se penchant sur les petit travers du quotidien, mêlant petite et grande histoire, qui ne dure qu'un temps pour laisser place à une narration beaucoup plus plate et conventionnelle.
Leclerc veut provoquer, comme il l'a dit dans le débat d'après projection, en parlant de politique comme monsieur et madame tout le monde au bistrot du coin. Sauf qu'il fait seulement semblant d'être transgressif, pour bien vite se ranger du côté de la bien pensance (Gamblin qui explique à Forestier qu'il y a aussi des pourris à gauche et qu'à droite ils ne sont pas tous méchants, waaa). Pareil pour les multiples scènes avec Sarah Forestier complètement à poil (ça peut être un fort argument de vente du film par contre!), des scènes qui collent au personnage mais sont totalement gratuites et impudiques.
Ce qui me dérange, c'est ce sentiment que Leclerc a voulu manger à tous les râteliers : et vas-y que je te sors des scènes en 16mm ultra granuleux, parce que c'est concept mec! Interrogé par un spectateur sur ces choix, le réalisateur répond évasivement "je sais pas, je trouvais ça sympa". Ca donne une idée de l'opportunisme et du talent du monsieur...
De même le film mélange trop scènes dramatiques ou comiques sans savoir sur quel pied danser, passant d'un gag sur une famille qui se gratte le cul, à un discours bien mielleux sur l'intégration et la difficulté à communiquer avec ses proches, puis des vannes très limites sur les juifs et la shoah (la scène du dîner). Ces dernières m'ont vraiment dérangé d'ailleurs.
Pourtant il y a des bonne scènes, des dialogues ponctuellement percutants, et deux acteurs principaux absolument parfaits, ça je le conçois volontiers! Mais quelle déception, ce Nom des gens manque singulièrement de personnalité. Dommage.
Sortie officielle française : 24 novembre 2010