A la galerie Barnoud, à Dijon, 27 rue Berlier, l’allemand Hermann Amann propose son exposition « Nouvelles Pigmentations, jusqu’au 17 décembre.
J’ai failli me laisser surprendre. Et fuir devant la force oppressante des grands aplats de couleurs de ce monsieur étonnant. J’ai failli aussi refuser ses formes trop simplistes. Et puis j’ai lu (papiers dans la première salle). J’ai insisté. Regardé à nouveau les toiles d’H. Amann. Et je me suis dit que j’étais devant un vrai artiste (né en 34). Qui faisait de la vraie recherche sur la couleur…
La couleur. Force vive. Unique raison de la peinture. Présence imposante. Pouvoir. La couleur mène la danse… Elle existe avant la forme. Avant le geste.
H. Amann fabrique lui-même sa matière, avec un minerai. Il utilise un nouveau liant, le polymère. Et il parvient à des couleurs extraordinairement denses, qui jouent avec la lumière et avec nos yeux. Une fluorescence intense. On est éblouis (au sens concret), impressionnés, attirés. Il paraît que le rêve de H.Amann est de créer une nouvelle couleur…
Et puis, avec ces grandes cellules de couleurs, il met en rapport quelques « particules » (dit-il) noires, en forme de clés musicales ou d’engrenages. Quelques formes de « huits » noirs aussi. Elles mettent en mouvement la toile. Elles contribuent à l’animation des surfaces de couleur, s’il en était besoin.
Ici, c’est de l’art contemporain (H.Amann était à la FIAC récemment), mais sans prise de tête à propos de planète, de société ou d’être humain. Juste l’expérience artistique.