Il y a 15 ans disparaissait Yzhak Rabin. Comme tout événement majeur, celui-ci reste associé au contexte dans lequel on l’apprend. Pour ma part, c’était le lendemain, dimanche matin, en allant courir au Bois de Boulogne avec quelques amis.
Le contexte de la mort de Rabin est toujours aussi délicat. Acte isolé ou complot, comme pour JFK, on ne saura jamais.
Je garde un souvenir terrible de cette période, et dès l’été 1995. Yzhak Rabin et Shimon Peres étaient lesartisans du processus de paix un peu forcé, de la conférence de Madrid en 1991 juste après la guerre au Koweit, jusqu’à la signature au Caire en 1994, en passant par septembre 1993 et la poignée de main avec Arafat. Mais à l’été 1995, que j’ai passé en Israel, je me souviens d’un climat d’hostilité franche vis a vis de Rabin, alors premier ministre. De plus en plus de citoyens israeliens doutaient de ce processus, qui ne conduisait qu’à une suite continue d’attentats suicides, dans les différente villes du pays. Les manifestations, les slogans, tout cela n’augurait rien de bon.
Plus que le climat terroriste et l’hostilité des organisations terroristes palestiniennes, c’est certainement la mort de Rabin qui a a marqué le déclin du processus de paix. Ni Peres, habile orateur mais piètre leader, ni Barak, brouillon et autoritaire, n’ont réussi à aller aussi loin que ne le fit Rabin (on « doit » quand même à Barak le retrait de Tsahal du sud du Liban…). Quant à Netanyahou et Sharon, ils n’ont jamais caché leur hostilité au processus de paix.