Les luttes se poursuivent, avec des « modes d’action » nouveaux et renouvelés. Les grèves ici et là en ordre dispersé témoignent d’une période de tension. Des travailleurs veulent en
découdre et d’autres n’ont pas les moyens de faire grève, comme si la grève était le moyen des riches. Ceux qui luttent ne sont pourtant pas plus riches que d’autres. A croire que la droite et la
bourgeoisie ne mènent pas une politique dure et qu’ils auraient encore de la marge pour taper encore plus durement. Pourtant les mobilisations ne faiblissent pas , dans la volonté. Mais voilà, la
volonté est elle suffisante, du moins les volontés individuellement additionnées en mosaïque de mécontents.
Le patronat poursuit comme si rien n’était, ce qui a pour effet d’énerver encore davantage les travailleurs, chantages en tous genres, menaces, lettres d’avertissement, licenciements,
intimidations etc…Et pourtant ce sont ces travailleurs qui n’osent se défendre et délèguent souvent aux autres le soin de manifester, de faire grève et de protéger leur dignité. En 1936,
ces patrons avaient la visite des militants, visites souvent musclées et contondantes . Puisque il n’y a pas de justice pour les travailleurs, il faut bien que justice passe. Les gendarmes
mobiles protègent les patrons voyous, ces bandits pourtant hors la loi, ne prennent jamais de coups de matraque, ni les gaz lacrymogènes. On les salue avec déférence . les coups de matraque sont
pour les ouvriers qui exigent de ces bandits qu’ils respectent la loi et les droits. Pour protéger les travailleurs dans leurs droits, il faut être organisés, il y a les syndicats pour ça et
l’indispensable adhésion .
Nos pères et nos grands pères répétaient inlassablement le thème de « l’organisation ». Les Partis ouvriers avaient chacun un secrétariat à l’organisation et cette organisation pour être plus
efficace était discutée en terme de classe. Comment organiser efficacement la classe ouvrière car comme tout combat, le combat de classe à besoin d’organisation et plus particulièrement pour
l’affrontement. Pour affronter, il faut la masse, les masses conscientes, syndiquées et politisées et c’est une lapalissade, pour faire la révolution, il ne suffit pas qu’il y ait des
révolutionnaires mais un Parti révolutionnaire capable d’organiser et de défendre les siens. Le rapport des forces consiste aussi à démontrer que l’on est fort et que le patron ne peut pas tout
se permettre sans courir à sa propre perte. Là il aura peur.
Combien de
ces patrons ont ces dernières semaines, menacés combien de salariés dans le cas ou ceux ci feraient la grève. Combien de salariés sont harcelés quotidiennement, en sachant que si ils portent
plainte, ils n’ont plus de travail quelque soit le jugement rendu. Fiers d’avoir gagné devant les juridictions compétentes, fiers mais virés en fin de compte.
En 36,
les grévistes n’avaient pas plus qu’aujourd’hui mais ils disposaient d’organisations puissantes, de classe et de masse. Et oui, plein de groupes, d’associations, de cercles, cela ne fait pas et
n’a jamais fait une organisation révolutionnaire de masse. Depuis la première internationale, la hantise du mouvement ouvrier, c’était la division et la scission et ce n’est qu’un commun de nos
jours. L’unité, l’unification même était la préoccupation essentielle et chacun veut se distinguer de nos jours. Il y a des raisons à cela, c’est que tous ne veulent pas de changement de système
, comme nos aïeuls pour qui c’était un but et l’unification un moyen. Dans ces conditions, pourquoi la bourgeoisie aurait elle peur, elle n’est même pas tenu en respect. Elle sait bien que des
générations de militants s’épuisent et elle se permet sans la moindre crainte de s’attaquer pour l’exemple à des symboles, Xavier Mathieu entre autre. Il n’y a pas de mystère, la première volonté
afin de changer tant soit peu les choses, c’est l’adhésion au syndicat. Les patrons se syndiquent massivement , eux. La volonté populaire se manifeste en premier par cet acte, le reste,
expression de mécontentement, ne satisfait que ceux qui y vont puiser des potentialités électives pour en fin de compte ne rien changer aux maux et aux problèmes qui les ont générées.
«
Qu’ils s’en aillent tous ! », ils ne partiront jamais, c’est les « virer » qu’il faut. 2012 arrive, ils partiront, certainement battus mais sans peur puisque les mêmes risquent d’arriver au
pouvoir, pour le maintien du même système. Ils y travaillent afin de donner le change et l’illusion démocratique et le bon peuple finira par obtenir l’inverse de ce qu’il recherche. En croyant
chasser le néo libéralisme de Sarkozy, ils mettront en place celui de DSK et verront trop tard qu’il s ‘agit du même. DSK ou celui ou celle qui gérera le système pour le compte de la bourgeoisie,
puisque en fin de compte , c’est la classe dominante qui commande par personnel politique interposé. Pourquoi auraient ils peur et de qui et de quoi et toutes les précautions sont prises à leur
égard.
La grève Générale avec occupation, telle que la voulait les éléments les plus combatifs est de nature à faire changer la peur de camp mais parmi ceux qui y avaient intérêt certains en ont eu peur
d’aller plus loin et plus fort, il faut donc subir.
« Bouabdil en pleurs, contemple Grenade, depuis le col
des soupirs, reprise par les troupes d’Isabelle la catholique. Sa mère se tourne vers lui et lui lance « :Ne pleure pas comme une femme ce que tu n’a pas su garder comme un homme ! »
»