Quand l'instinct maternel s'invite en politique

Publié le 06 novembre 2010 par Marine8888

Image extraite de "Frozen river" très beau film de Courtney Hunt

à voir et revoir absolument

Les dames du tea party ont porté haut et fort cette idée que les mères de famille seraient plus aptes à gouverner que les hommes. Elles font peur ces mères de famille qui veulent tout régenter jusqu'aux affaires de l'Etat. Des mères, parce que «les mamans savent quand y’a un truc qui cloche», expliquait cet été Sarah Palin dans la vidéo qui a lancé le concept. Et quand leurs petits sont menacés, elles font comme les femelles grizzlys: elles se dressent de toute leur stature sur leurs pattes arrière, prêtes à massacrer l’adversaire sans états d’âme. 

Massacrer sans état d'âme..... l'image est inquiétante surtout venant de Sarah Palin  dont le goût immodéré pour la chasse... est brandi haut et fort.  Je serais grizzli, je porterai plainte contre elle pour usage abusif de mon image. La maman grizzly, cette invincible femelle, n’est autre que «la version modernisée du fantasme de la toute-puissance maternelle». De la scène domestique, celle qui «sait mieux que les hommes» étend son champ d’action à la scène publique: «Toute bonne pour les enfants, elle sera forcément toute bonne pour l’Etat.» 

Sur le sujet lire «Big Mother» de Michel Schneider, Ed. Odile Jacob. Ultra conservatrices, ces mamans grizzlys, gardiennes des valeurs chrétiennes, défendent le port d’armes, honnissent l’avortement, plaident, au besoin, pour la réintroduction de la peine de mort, comme la nouvelle gouverneure du Nouveau-Mexique, Susana Martinez. 

Comme mères, passe encore mais comme chef d'Etat, elles sont carrément hors circuit. Il ne faut pas toutefois négliger leur pouvoir de nuisance qui pour l'instant semble aussi dommageable aux Républicains qu'aux Démocrates américains. Par chance il en est d'autres plus censées, plus consistantes, plus intelligentes et il fait bon s'en rappeler : Dilma Roussef en est une... et nul besoin pour elle de brandir sa maternité pour gouverner il est vrai qu'adoubée par Lula... elle n'en avait pas besoin.