L’ami a été bouleversé par la nouvelle de sa disparition et ne peut que pleurer. Lorsqu’un homme si jeune disparaît laissant une épouse, des enfants et des parents anéantis aucun mot ne peut rendre les sentiments qui vous assaillent. Oui les mots sont impuissants, je le sais, mais, peut-être la tristesse de tous ses amis, l’émotion qui a couru à travers la ville sera-t-elle pour ses proches, je le souhaite, un réconfort.
C’est par la profession d’Avocat que j’ai connu Francis. Mon Confrère Max Blois, ami de sa famille me l’avait présenté et c’est à mon Cabinet qu’il a accompli son stage. Nous avons aussitôt sympathisé et j’ai aussitôt apprécié son caractère ouvert, joyeux et ses qualités d’analyse. De stagiaire il est devenu mon associé avec Elisabeth Peres-Castay qui, comme moi le pleure.
Je me souviens entre autres moments de la collaboration qu’il m’a efficacement apportée dans deux des dossiers importants que j’ai eu à gérer à cette époque le dossier de l’incendie des Thermes de Barbotan et celui dit de l’affaire Milesi. Son concours m’a été précieux.
Je garde de cette période d’excellents souvenirs. Une ambiance à la fois studieuse et joyeuse régnait dans notre équipe et je crois que ce fut, pour lui aussi, une période heureuse.
Je n’ai donc pu que regretter qu’il quitte la profession pour se consacrer aux affaires tout en comprenant parfaitement ce choix. Mais il y a un signe qui ne trompe pas et qui montre combien, il aimait notre profession, c’est que quittant le Barreau de Pau il est resté inscrit, parce que la législation espagnole, plus souple le permettait, au Barreau de Pampelune. Oui il aimait cette profession.
Chacun se souvient de Francis, de sa gentillesse mais aussi de sa causticité, de son humour. Il aimait la vie mais ce que j’ai toujours admiré chez lui c’est sa lucidité sur notre monde.
Je voudrai terminer en citant cette phrase que j’ai entendu prononcer la première fois par Jean Louis Trintignant lors des obsèques de sa fille, Marie : « Ne pleurez pas, réjouissez vous de l’avoir connue ».
En ce qui me concerne, je le pleure, bien sûr, mais je me réjouis de l’avoir connu.