Les temps ont changé mais la fonction continue. Les successeurs du Grand Charles se sont illustrés à des degrés divers et avec un bonheur variable dans une continuité sans faille.
Sarko, avec ses grandes oreilles et sa parano apporte du grotesque à un degré exceptionnellement élevé. Alors que les prédécesseurs donnaient dans le consistant, lui c’est avec le volatile et le fumeux qu’il nous enfume.
Le président chinois est en visite officielle à Paris. Mínimus n’en peut plus d’aise. Le bling-bling joue sa pièce costumée préférée. C’est le retour du Kinopanorama, système révolutionnaire projetant une image provenant de trois projecteurs, utilisant 9 pistes magnétiques pour la reproduction du son. Du grand art !
Hu Jintao, le président chinois, arrive à point nommé pour signer des gros contrats, qu’on dit, synonymes de grosses déclarations et effets de manche. Dans ce déroulé de tapis rouge, il ne faut pas s’attendre à des interrogations sur le Tibet ou sur la situation concernant le dissident chinois Liu Xiaobo, à qui on vient d’attribuer le Nobel de la paix. Motus de chez carpe chez celui qui dit n’avoir peur de rien ni de personne.
Notre grand cocardier la joue profil bas devant ces clients venus de l’empire du milieu pour tâter du terrain et plus si affinité. Gageons que Mínimus ne manquera pas l’occasion pour rouler des mécaniques devant les caméras afin de signifier à la meute des grévistes et autres manifestants que pendant qu’ils paralysent le pays pour des histoires sans importance de retraites et de justice sociale, lui s’occupe des intérêts de la France. Autant dire du grand Capital. Ce qui, pour quelqu’un de sensé, ne change rien aux affaires qui font bouger le pays dans le sens de la marche.
Touchons du bois cependant. Si ces gros contrats que les chinois font miroiter à la France se soldent de la même façon que la vente des avions Rafale à nos amis brésiliens le retour de manivelle risque de s’avérer très douloureux et de se finir de manière tout aussi ridicule.
Toutes ces bonnes affaires étant cependant sujettes à caution. Dans une lettre envoyée par l’ambassade de Chine aux délégations d’autres pays, il n’est pas question pour eux de se rendre à la cérémonie de remise du Nobel le mois de décembre prochain sans avoir à subir une possible sanction. Cette affaire Liu Xiaobo agace beaucoup les autorités chinoises et nous savons jusqu’à quelle point les héritiers de Mao Tsé-Toung sont tatillons !
La situation est cornélienne pour les exégètes des valeurs occidentales. Les chinois étant devenus le « grand banquier du monde », seuls capables de «sauver le capitalisme», cela vaut bien quelques sacrifices. Et quelques délocalisations aussi !
Et comme l’argent n’a pas d’odeur… Ils deviendront tous marxistes léninistes !
Phrase du jour : Ils viennent de plus loin…