Soutenue par la soeur de son père, Kate a décidé de passer la nuit chez sa mère. De retour chez elle, Sara prend contact avec Kate. Cette dernière refuse mais Sara l’y oblige plus ou moins.
Elle lui remet le livre de sa vie. Livre qui racontera la rencontre avec le père de Sara, son départ, l’attente, son mariage, le retour de Jack, leur liaison jusqu’à sa mort.
éééDeux tomes sont consacrés à Sara. Ce sont les plus longs. Ils racontent la vie de Sara, ses relations avec sa famille conservatrice, ses rapports avec son frère. On y apprend que c’est une femme qui a beaucoup souffert, qui a été épaulée par son frère, qui l’a épaulé. Souffrance lorsqu’elle tombe amoureuse et attend des nouvelles de cet homme d’une nuit. Souffrance lorsqu’elle se marie et qu’elle doit vivre avec une belle-mère qui la déteste. Souffrance lorsqu’elle perd son enfant.
Le bonheur revient lorsqu’elle revoit Jack. Elle sait que cet homme est le bon. Ils vivront une liaison passionnée. Liaison pas au goût du frère de Sara mais qu’importe.
L’action se passe après la guerre, des années après la guerre, lorsque la chasse aux communistes est au plus haut aux Etats-Unis. Certaines personnes doivent faire des choix : « balancer » des noms pour se protéger, protéger leur famille, leur emploi. Ou alors, être banni de la société et au mieux se suicider.
Sara devra l’affronter. Elle doit aussi affronter la trahison qu’elle pardonnera trop tard.
Deux tomes sont consacrés à Kate.
Quatre femmes, trois hommes.
Dans l’ordre d’importance, Sara, Kate, Dorothy et Meg. Les deux dernières ont une part importante puisque Dorothy est la femme de Jack. Mariée avec lui parce qu’elle était enceinte. Elle a accepté qu’il ait une liaison avec une autre femme, tant qu’il était là pour son fils. Ensuite, à sa mort, elle prendra plusieurs décisions difficiles pour ses deux enfants. Meg est la soeur de Jack, une femme libérée, qui n’a pas la langue dans sa poche, qui connait les défauts des uns et des autres et ne se prive pas pour dire ce qu’elle pense même si elle se trompe.
Quant à Kate, elle débute et finit le roman. Elle n’a jamais connu son père mais l’idolâtre par ce que lui en a rapporté sa mère. Elle apprendra que c’est un homme comme les autres. A 40 ans, Kate n’est pas heureuse dans sa vie. Son divorce lui a été dur, mais elle doit faire bonne figure pour son fils. De lire la vie de ses parents et des personnes qui gravitent autour lui feront comprendre la vie qu’ils ont mené et qu’elle ne doit surtout pas leur en vouloir. Car tous les personnages impliqués ont fait beaucoup pour elle et son frère. Elle apprendra à pardonner pour que sa vie prenne en définitive un sens.
Quant aux hommes, ils ont tous un destin différent. L’amoureux, le frère qui vit à une époque pas faite pour lui et l’homme qui subit les idées de sa famille et de son époque.
Douglas Kennedy aime les femmes. On le sait déjà. Il sait les décrire, leur donner vie, leur donner des sentiments mais aussi des vies très difficiles. Toutes sont plus ou moins indépendantes. Toutes aiment les hommes mais leurs relations avec eux sont difficiles.
Chez Kennedy, il y a toujours cette notion de pardon. Beaucoup de ses héroïnes gâchent leurs vies parce qu’elles ne savent pas pardonner, sauf qu’au moins une y arrive quand elle se rend compte que la vie est définitivement très importante et que le pardon existe.
Douglas Kennedy dresse des portraits au vitriol de tous ses personnages. Dans ce roman, aucun, à mon avis, n’emporte l’adhésion. Même si on peut être ému par la vie de quelques uns, ils ont fait des choix, qu’ils sont obligés d’assumer.
En définitive, chez Kennedy, toutes les femmes sont fortes.