Le sommeil de Leïlah, Charles-Marie Leconte de Lisle

Publié le 05 novembre 2010 par Kenza
Pierre Olivier Joseph Coomans (1816-1889), Odalisque***Ni bruits d'aile, ni sons d'eau vive, ni murmures ;La cendre du soleil nage sur l'herbe en fleur,
Et de son bec furtif le bengali siffleur
Boit, comme un sang doré, le jus des mangues mûres.
Dans le verger royal où rougissent les mûres,
Sous le ciel clair qui brûle et n'a plus de couleur,
Leïlah, languissante et rose de chaleur,
Clôt ses yeux aux longs cils à l'ombre des ramures.
Son front ceint de rubis presse son bras charmant ;
L'ambre de son pied nu colore doucement
Le treillis emperlé de l'étroite babouche.
Elle rit et sommeille et songe au bien-aimé,
Telle qu'un fruit de pourpre, ardent et parfumé,
Qui rafraîchit le coeur en altérant la bouche.
Charles-Marie Leconte de Lisle