Je tombe en arrêt sur cette photo, trouvée en marge de recherches pour des articles à écrire – je commence à en avoir ras-le-chignon de cette bande de gnolguis de première bourre… Les infos les plus délirantes ou les plus débiles sur leurs agissements qui me tombent sur le paletot, aussi dru qu’à Gravelotte… J’aimerais bien avoir un peu de temps pour “m’arpouser” !
D’abord, elle est marrante à plus d’un titre. J’y reviendrais mais la “guerre des chefs” fait rage parmi les ministres auxquels Nicolas Sarkozy laisse croire qu’ils pourraient les nommer 1er ministre. L’exercice est si difficile qu’il paraît même que le remaniement pourrait être reporté de deux semaines. A moins que le pervers narcissique (Serge Hefez) ait tout simplement envie de jouer les prolongations pour continuer à jouir de la situation, en les laissant sur le gril. Avec lui tout est possible. Désormais, il y aurait trois bourrins – Baroin, Borloo et Fillon (vainqueur de la précédente édition) – en piste derrière les élastiques pour le grand steeple-chase de Matignon, lequel me semble toutefois plus proche d’un “prix à réclamer” que d’une grande classique.
Que font-ils avec cette bouteille d’eau ? Avant d’agrandir la photo, il m’a fallu un certain temps pour démêler à qui appartenaient les mains. Ils l’ont bien empoignée tous les deux. On peut imaginer qu’ils sont dans la dèche comme dans le désert. C’est la dernière et c’est à qui va pouvoir l’arracher à l’autre. Borloo étant tellement certain de l’emporter qu’il avance déjà la main droite pour la déboucher. Mais il est loisible de constater que l’ouverture des bouteilles d’eau n’est pas son sport favori : il ne met pas assez de conviction dans le geste de la main. Trop hésitante pour être efficace.
Deux hypothèses : Jean-Louis Borloo est en colère car après la grosse charge de cavalerie de François Fillon contre lui Remaniement : Fillon souhaite rester à son poste (La Dépêche du Midi, 4 nov. 2010) il sait qu’il n’a pratiquement plus guère de chances d’être le prochain pensionnaire de Matignon.
Sans doute n’a-t-il pas caché sa grosse colère (Le Parisien, 5 nov. 2010) à ses amis centristes – sa “garde rapprochée” : Valérie Létard, Jean-Marie Bockel, Marc-Philippe Daubresse, Jean-Christophe Lagarde, Pierre Méhaignerie, Maurice Leroy - réunis au ministère de l’Ecologie, tellement “discrètement” que plusieurs n’ont pu s’empêcher ensuite de “cracher le morceau” sur les dires de Borloo et des participants. Vanitas, vanitatum et omnia vanitas…
En aurait-il conçu un ressentiment – forcément caché – contre Nicolas Sarkozy ? Difficile à savoir. Il en est pour l’instant à agiter la menace d’une candidature centriste en 2012. La sienne, bien entendu ! Ridicule car nonobstant ceux qui parlent de sa formidable popularité dans l’opinion publique, seuls 8 % des sondés consi-dèrent qu’il a l’étoffe d’un premier ministre, exactement la même proportion qu’il y a quelques mois quand il fut question qu’il se présentât à l’élection présidentielle…
Selon Nathalie Schuck, c’est au contraire un Borloo «tout miel qui accompagna hier Nicolas Sarkozy à Troyes, fief de François Baroin, qu’on dit aussi Premier minis-trable»… S’il veut rester dans la course, force lui est de présenter – en bon courtisan - son «meilleur profil» à Sarkozy et de mettre ses griefs dans sa poche. D’où l’hypothèse la plus probable : Jean-Louis Borloo ne dispute nullement la bouteille d’eau au président de la République mais cherche servilement à la lui ouvrir.
Mais la photo n’a pas fini de nous livrer tous ses petits secrets. Dès que je l’ai vue j’ai été intriguée par cette tache, juste sous le nez de Sarkozy. Ombre ou début de moustache ? J’ai eu beau l’agrandir avec Photoshop, je n’arrive pas vraiment à élucider le mystère. A mon avis, il y a des deux. Ce n’est pas la première fois que je constate que Nicolas Sarkozy est mal rasé au-dessus de la lèvre supérieure, particulièrement à cet endroit.
Devrait-on s’en étonner ? Après toutes les dérives, du débat sur l’identité nationale à la chasse aux Roms et autres UM/Postures sécuritaires depuis le début d’août 2010 (le discours de Grenoble) nous eûmes rien moins que droit à l’éloge de… Pierre Laval – collaborationniste s’il en fût - par le président des Jeunes Pop, Benjamin Lancar… Drôles de références (JDD, 26 oct. 2010)
Il eut beau dire qu’il ne saluait que sa politique économique énergique en 1932, ce qui est déjà une insigne connerie en soi car il est notoire que la politique déflationniste qu’il mena alors ruina des cohortes de petits rentiers – les retraites n’étaient pas encore géné-ralisées – et les salariés et fonctionnaires subirent des baisses de salaires… dont ils se souvinrent longtemps. Quand j’ai travaillé à la DDASS du Loiret au milieu des années 60, des collègues âgés en parlaient encore !
Retour aux sources ? “d’eau de Vichy”, of course… Sacré “Régime” !