C'est souvent que je le sens sur la réserve. Non, pas réticent mais fébrile, pas sûr de lui, pas convaincu de pouvoir y arriver. J'ai dû lui mettre une pression (que je ne pensais là que pour le départ d'une activité: une fois choisie, je voulais qu'il s'y mette, même une minute mais pas se laisser aller à l'échec potentiel). Je le regarde plus maintenant. Je prends plus de temps, je ne cherche plus d'autres activités, je le laisse sans même lui proposer de choisir quelque chose.
Et en fait, certaines activités se sont retrouvées au programme, comme ça:
Les attrimaths qu'il a récupéré dans sa chambre. Lui qui s'arrêtait à la première planche d'encastrement et n'avait essayer qu'une fois les autres, le voici les construisant toutes, les désencastrant pour mieux recommencer.
Il a aussi pris goût à cette construction selon modèles, me les réclamer à corps et à cris quand ils étaient tout chiffonnés et pas encore plastifiés.
Il est à l'aise, maîtrise, revient, laisse et ne souhaite même plus laisser son ouvrage sur la table pour que son papa admire le soir. Sa seule satisfaction est celle de l'avoir fait!
Les ballons de baudruche gonflés depuis quelques jours. Il se sert dans le grand paquet et gonfle, gonfle. Il en fait virevolter certains dans les pièces et s'exerce à gonfler au maximum les autres. Quelle application, quelle concentration pour souffler et non cracher, pour tenir le "goulot" sans que l'air ne parte, pour distinguer la limite d'élasticité du caoutchouc. Le loupiot aime le souffle, l'harmonica, les bougies, les bulles de savon, les ballons à déplacer en soufflant dessus... et maintenant les gonfler.
Et puis cette aisance, ces sauts en trampoline si fabuleux. Fabuleux parce qu'il y a quelques mois une des jambes était plâtrée de la hanche aux doigts de pied et que le lutin appréhendait de sauter... pas de la marche ou du saut d'un pied vers l'autre mais bien des sauts répétés les deux pieds joints...