La visite du président chinois Hu Jintao a été ponctuée par une série de contrats entre les entreprises chinoises et françaises. Ces contrats représentent un total de 20 milliards de dollars. Areva, Airbus et d’autres multinationales ont profité du réchauffement des relations entre Paris et Beijing. Diplomatie oblige, la question des droits de l’homme a été mise au second plan cette année.
Nous pouvons être reconnaissants envers les autorités chinoises pour être restées discrètes sur les questions sensibles : les mesures d’expulsion des Roms, les conditions de vie dans les prisons françaises, la multiplication des gardes à vue, les dérapages racistes des ministres et le muselage des médias héxagonaux.
Bien sûr, en Chine, les militants des droits de l’homme, de plus en plus nombreux, se sont insurgés contre le cynisme du gouvernement chinois. “Peut-on pactiser avec un gouvernement mafieux uniquement pour signer des contrats ?” a clamé Zhou Libai, militant des droits de l’homme. Il s’est également ému des purges à France Inter, avec le licenciement de Gérald Dahan, Didier Porte et Stéphane Guillon. “Un pays qui s’en prend à la liberté d’expression est un pays au bord du gouffre a-t-il rappelé”. Brice Hortefeux, le ministre en charge du traitement des étrangers a balayé ces critiques d’un revers de main. “La France n’a pas de leçons à recevoir. Notre politique est conforme à la tradition de ce pays depuis les années 1940. La France doit se protéger des étrangers de l’intérieur et de l’extérieur. Les donneurs de leçon avec leur idéaux des lumières ne connaissent pas la réalité de ce pays.”
Bravo Monsieur le ministre ! Si le peuple chinois veut vraiment acheter nos camemberts et notre von rouge, il devra apprendre à respecter notre système… ou pas…