La Chine, la France, le commerce et les valeurs

(Réflexion)

Discourir sur les droits de l'homme c'est bien.
Les faire avancer, c'est mieux.
Sans être un expert de politique étrangère, je dois constater que les grandes sorties médiatiques sur les valeurs à l'encontre des dictatures n'ont jamais amorcé dans ces pays de mouvement de fond vers la démocratie.
Je crois constater, au contraire, que l'ouverture de ses pays au reste du monde est une ouverture à la démocratie et ses valeurs.
La force du commerce est d'exporter des produits mais aussi les valeurs et idées qui vont avec ces produits.
Quand on nous vend des chaussures fabriquées par des enfants, on nous apporte aussi ces valeurs. Comme elles sont inacceptables pour nous, nous refusons ces produits. Ainsi, nous sensibilisons le pays producteur au travail des enfants.
Quand les dictatures achètent internet, le vin français, les voitures allemandes, le luxe italien, elles adhèrent, volontairement ou pas, un peu ou davantage, aux valeurs qui sont les nôtres.
J'étais contre les Jeux Olympiques en Chine. Force est de constater que ces Jeux ont été aussi l'occasion de sensibiliser les Chinois à certaines dimensions comme la pollution. Depuis les Jeux, les Chinois intègrent un peu l'écologie dans leur réflexion. Les Jeux les ont contraints à cela, car avec les Jeux ils ont été obligés.
La realpolitik est celle qui recherche la paix et défend l'intérêt national.
Ici ce n'est pas que de la realpolitik ; nous pourrions la désigner sous le vocable de realpolitik échangiste. Développer l'échange commercial pour pousser les dictatures à la perversité des plaisirs de la démocratie. Cela ne fonctionne qu'à un certain niveau de développement et d'intensité. Le commerce ne peut se contenter de prendre du pétrole pour payer les carrés Hermès et le caviar des gens du pouvoir en laissant le peuple exclu.
Commercer, signer des contrats avec la Chine, transférer de la technologie, c'est de fait exporter nos valeurs et notre idéal démocratique.
cajj