En décembre 2009, Pôle Emploi annonçait que le nombre de chômeurs en fin de droits était estimé à 100.000 en 2010. Ramené à 325 000 en avril 2010, ils devaient être pris en charge dans le cadre du "plan rebond". Or ils ne seraient, à ce jour, qu'à peine 3.000 à en avoir bénéficié !
Le 15 avril dernier, le Gouvernement et les partenaires sociaux, à l'exception de la CGT, concluaient un accord portant le nom de Plan rebond pour l'emploi : "destiné à apporter des réponses concrètes aux demandeurs d'emploi en fin de droits à l'assurance chômage"
Cet accord définissait
la mise en place de 70 000 formations rémunérées et de 170 000 contrats rebond, pour faciliter le retour à l'emploi. Pour compléter cet effort, les régions seront sollicitées pour proposer 20 000 formations supplémentaires ; une Aide exceptionnelle pour le retour à l'emploi. Pour bénéficier de cette aide, les demandeurs d'emploi devront s'engager à suivre une formation ou à conclure un contrat aidé, selon une logique de droits et de devoirs ... / ... " - Source Gouvernement
Du côté des signataires, comme la CFDT, on se réjouissait du fait : " ... / ... qu’aucun chômeur en fin de droits ne soit laissé pour compte et que les partenaires sociaux et l’Etat aient pris leurs responsabilités dans la prise en charge de cette question ... / ... "
En clair, problème réglé et passons à autre chose !
Or, le 3 novembre, on apprenait que : " Les mesures pour quelque 325.000 demandeurs d'emploi arrivant en fin de droits à une indemnisation en 2010 ont concerné à peine 3.000 personnes pour l'instant, a affirmé mercredi la CGT, réclamant "une explication sur ce fiasco"
Sur quoi s'appuie la CGT pour affirmer cela ?
" D'après nos informations et après avoir consulté les agents de Pôle emploi, à peine 3.000 personnes ont pu bénéficier du "plan Rebond"» arrivant à échéance fin 2010 et «les contacts auprès du cabinet du secrétariat d'Etat à l'Emploi ou de la direction de Pôle emploi confirment le fiasco... / ... " La CGT : "... / ... appelle à identifier les dysfonctionnements pour trouver enfin une solution aux demandeurs d'emploi en fin de droits et exige d'ores et déjà que les 750 millions d'euros de fonds mobilisés et provisionnés soient reconduits sur 2011. Et que les demandeurs d'emploi arrivant en fin de droits au cours de l'année prochaine puissent également bénéficier du dispositif " - Libération
Et oui, car au delà de la mise en place qui s'effectue très lentement, le plan rebond est extrêmement provisoire et de nombreux chômeurs ayant atteint la limite de leurs droits pourraient se retrouver sans aucune ressource dans quelques mois !
Et qu'en dit l'un des "promoteurs" du plan rebond : Laurent Wauquiez ?
" ... / ... Interrogé lors de son audition devant la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale sur ce nombre de bénéficiaires d'environ 3.000, M. Wauquiez a répondu que "les chiffres qui ont été donnés sont faux" et le ministre d'ajouter : " On aura bientôt lors d'un comité de pilotage avec les organisations syndicales le point sur les chiffres. Pour l'instant, je ne les ai pas ... / ... "
Néanmoins, fait remarquer le site Boursorama : " Lors d'un point d'étape sur la politique de l'emploi début octobre, le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez n'avait livré aucun bilan sur le plan pour les chômeurs en fin de droits, affirmant que "ce sont des remontées de données très longues ... / ... "
Epatant, un ministre qui ne possède aucun chiffre sur un sujet aussi important, mais s'est plut à brandir le plus vite possible, les résultats d'une consultation web, auprès des chômeurs, contestée par nombre de syndicats comme la CFDT ou le SNU, comme l'indiquait La Fusion pour le Nuls reprenant un article de l'AEF : " ... /... L'échantillon (…) ne concerne que des demandeuses et demandeurs d'emploi ayant communiqué une adresse e-mail », ce qui représente seulement « 55 % » des demandeurs d'emploi selon le SNU. L'organisation estime que les 45 % « écartés » par l'enquête « sont les moins autonomes et les plus précaires ... / ... "
Mais peut être que Laurent Wauquiez a la tête ailleurs, puisque, en plus d'attendre de savoir dans quel ministère il exercera ses talents après le remaniement, il est avec Nathalie Kosciusko-Morizet, chargé du débat, sur le projet de l'UMP pour la présidentielle de 2012 !
Pour l'instant, le ministre/conseiller politique de l'UMP, maire du Puy en Velay et fondateur du club de réflexion "la droite sociale", travaille sur : " ... / ... les grandes questions inhérentes à l’éducation, l’ascenseur social, l’avenir des enfants, leur chemin vers l’emploi" - UMP
Ce qui devrait ravir les enfants de chômeurs et tout particulièrement ceux dont les parents sont en fin de droit ...