Le château de Versailles refait polémique auprès des traditionalistes en exposant cette fois-ci l’artiste Murakami dans ses appartements royaux.
« NON ! A la provocation de “l’art” contemporain… qui ne respecte rien.
Non au choc des cultures qui brise l’harmonie : les bandes dessinées de Murakami peuvent (éventuellement) avoir leur place à L’Orangerie… Mais en aucun cas au château de Versailles ; le château n’est pas un panneau Decaux mais l’un des symboles de notre Histoire et de notre culture. »
De l’autre, le collectif Coordination Défense de Versailles, soutenu par un descendant direct des Bourbons, n’a pas voulu se joindre au mouvement jugé vulgaire. Il a préféré lancé sa propre pétition « Non aux Mangas au Château de Versailles ».
A eux deux, les collectifs auraient recueilli plus de 10 000 signatures contre l’exposition de l’artiste japonais.
Jeff Koons avait déjà échauffé les mœurs en 2008 (la Coordination Défense de Versailles avait même entrepris, en vain, une action en justice pour faire annuler l’exposition). Le motif invoqué ? La dégradation de l’image du lieu ainsi que la nature des œuvres, certaines présentant un caractère ouvertement sexuel.
Mais pourquoi tant de haine ?
Sur les bancs des accusés on trouve les œuvres de Takashi Murakami et la politique culturel du président de l’établissement public du Château de Versailles, Jean-Jacques Aillagon.
Inspirées de la culture pop et des mangas, les œuvres de Murakami sont souvent considérées comme simplistes et trashes. » Gagner de l’argent est un art, travailler est un art et faire de bonnes affaires est le plus bel art qui soit » disait Warhol... Murakami est bien une star de l’art contemporain sur la scène internationale et un véritable businessman (il travaille avec Louis Vuitton), mais n’oublions pas qu’il reste un témoin de son temps : inscrit dans un contexte bien spécifique d’une société japonaise d’après-guerre frustrée, humiliée, qui s’est réfugiée dans les si populaires dessins animés et les jeux vidéos.
De plus, les oeuvres exposées à Versailles ont ainsi fait l’objet d’une sélection rigoureuse, celles pouvant heurter la sensibilité du jeune public n’ont pas été retenues, on ne retrouve ni Hiropon ni My Lonesome Cowboy.
Les œuvres jugées trop osées n'ont pas été retenues pour Versailles
Mais l’initiateur de tout ça c’est bien Jean-Jacques Aillagon, président de l’établissement depuis 2007. On peut lire sa défense sur son blog :
« Prétendre que le château de Versailles en serait exclu (de l’art contemporain) est irrecevable et traduit le fait que certains voudraient lui dénier sa qualité intrinsèque de lieu de culture vivante pour n’en faire que le reliquaire formalisé de nostalgies politiques épuisées. »
Selon lui, les protestations « émanent de cercles d’extrême-droite intégristes et de cercles très conservateurs », considère Jean-Jacques Aillagon, président de l’établissement public du Château de Versailles, interrogé par l’AFP. Ils voudraient faire de Versailles « un reliquaire de la nostalgie de la France de l’Ancien Régime, d’une France repliée sur elle-même et hostile à la modernité« , ajoute-t-il.
Quoiqu’il en soit Murakami et Aillagon continuent de faire parler d’eux, et ça je crois qu’ils aiment ça …