Voici un petit poème composé à l’aéroport de Roissy; j’avais l’impression que les textes en alphabet romain redevenaient faciles d’accès, mais une difficulté de lecture m’a plongé dans la perplexité.
Chartots
Arrivée a Roissy en provenance de Shanghai
Six heures du matin, six degrés.
Les oreilles ont froid et me le font savoir.
Partout des lettres, des signes.
Je crois qu’ils me parlent,
Mieux que des caractères chinois
Au sol sont écrits ces mots
« Espace réservé aux chartots »
En y regardant de près, ce sont
Plutôt des chariots que des chartots
Est ce moi qui fais des fautes ?
Ou bien les mots qui me mentent?
Dans toutes formes, dans tous tracés
Ils me mentent car je les importune.
Je regarde trop de mots,
Je les fixe trop, je lis trop.
N’y a t il rien d’autre a voir ?
Des choses, des gens, des visages, des ciels ?