L’Indonésie devrait réduire ses subventions

Publié le 05 novembre 2010 par Copeau @Contrepoints

L’Indonésie devrait redéployer les dépenses publiques pour abandonner les subventions inefficaces au profit de programmes qui aideront le pays à atteindre ses ambitieux objectifs de croissance à moyen terme et de réduction de la pauvreté.

Selon l’étude économique 2010 de l’OCDE sur l’Indonésie, l’économie indonésienne a fait preuve d’une grande résilience pendant la crise économique mondiale. Le PIB réel a augmenté de 4,6 % en 2009 – ce qui place le pays au troisième rang dans le G20, derrière la Chine et l’Inde – et est bien parti pour atteindre un taux de croissance de 6 % cette année et l’an prochain.

Même s’il faut se garder de tout excès d’optimisme, la récente performance de croissance de l’Indonésie est remarquable et la conjoncture actuelle offre à l’Indonésie une occasion unique de s’engager dans une longue période d’amélioration soutenue du niveau de vie.

Mais pour saisir cette occasion, le gouvernement doit mener à bien son programme de réformes. Ainsi, une amélioration du recouvrement de l’impôt et de l’efficacité des dépenses publiques libérerait des ressources pour des initiatives en faveur des infrastructures, de l’éducation et des soins de santé.

En tête de la liste des réformes de dépenses proposées figure l’élimination rapide des subventions à l’énergie en faveur des consommateurs, qui devraient US$coûter 15,7 milliards en 2010, soit environ 2,3 % du PIB. Ces aides maintiennent les prix de l’énergie à des niveaux artificiellement bas, faussent les décisions de consommation et d’investissement et profitent principalement aux ménages les plus aisés. Cette suppression permettrait à l’Indonésie de mobiliser davantage de ressources budgétaires pour résoudre ses lourds enjeux de long terme en matière d’infrastructures, qui revêtent une importance cruciale en vue d’atteindre les objectifs de croissance future.

Le plan de développement à moyen terme de l’Indonésie prévoit US$157 milliards d’investissements en nouvelles infrastructures sur la période 2010-14, ce qui représente un peu moins d’un quart du PIB actuel. Les autorités comptent sur les partenariats public privé pour financer près de 65 % des projets, dans des secteurs aussi divers que le transport routier et maritime, l’alimentation en électricité et en eau, les télécommunications et l’assainissement. Toutefois, les objectifs seront difficiles à réaliser, à moins que ne soient réduites l’incertitude réglementaire actuelle et les barrières existantes à l’investissement étranger.

Afin de multiplier les chances d’attirer les investissements fort nécessaires du secteur privé, un nouvel examen de l’OCDE sur les politiques de l’investissement de l’Indonésie propose que l’Indonésie lève les restrictions sur l’investissement, améliore l’accès au foncier, applique plus efficacement les règles de concurrence, renforce encore la protection des actifs des investisseurs, continue d’alléger les formalités administratives et accorde une plus grande attention à la manière dont les réglementations sont conçues, appliquées et évaluées, de telle sorte que les objectifs de l’action publique soient réalisés en perturbant le moins possible le climat des entreprises.