Témoignage
Lexomil, Temesta, Xanax… A chacun sa béquille anxiolytique. Et, pour les centaines de riverains qui ont commenté l’article « Accro au Lexomil, j’essaie de me sevrer », une grande solitude au moment du sevrage. Marianne, Parisienne de 27 ans à la recherche d’un emploi, nous raconte sa « descente aux enfers ».“Il est temps d’en parler. Je suis accro aux benzodiazépines depuis plus de trois ans et en sevrage depuis sept mois. Les recommandations de l’HAS [Haute autorité de santé, ndlr] me font sourire. Ce ne sont pas les patients qu’il faut guider, ou pas seulement. Ce sont tous les prescripteurs-dealers qui n’ont pas conscience des effets secondaires réels des anxiolytiques. Je n’ai trouvé aucun médecin capable de m’aider pour mon sevrage, là où je n’ai absolument aucune difficulté à me procurer n’importe quelle ordonnance. Je suis devenue accro à ce que l’on appelle les benzodiazépines ou anxiolytiques (Lexomil, Xanax, Temesta, Valium…) il y a un peu plus de trois ans. Suite à de fortes crises de panique et une anxiété générale -qui ont mis du temps à être diagnostiquées- j’ai été mise sous antidépresseurs et sous Temesta, à raison de 5mg par jour pour commencer. L’effet de l’anxiolytique est immédiat. Il m’a soulagée de mes crises de panique -ce en suivant une thérapie cognitive comportementale. Au bout de quelques mois, je me suis apaisée. Mais mon psychiatre a jugé bon que je continue le traitement. “« J’étais toxicomane »
“Après une année, j’ai commencé à ressentir les effets secondaires du Temesta :
- perte importante de mémoire,
- état dépressif,
- fatigue constante,
- état de manque entre les prises.
J’ai donc décidé d’arrêter définitivement les anxiolytiques. C’est la descente aux enfers :
- nausées, tremblements,
- retour des phobies sociales comme la peur de sortir,
- enfermement,
- sommeil agité voire inexistant…
J’ai repris les mêmes doses en ayant compris un truc : j’étais toxicomane. J’ai de nouveau consulté un psychiatre pour me sevrer. Il m’a recommandé d’augmenter les doses, soupçonnant une dépression. Oui, j’étais dans un état dépressif : je ne pouvais me sortir de la spirale des médicaments et j’avais l’impression d’y être condamnée pour le reste de ma vie !”
“Après avoir vu un autre psychiatre -qui m’a affirmé que l’arrêt du…”
(suite et fin après-demain)
Sources : photo : du Xanax (Dean812/Flickr), rue89.com