Décidément, les Bertrand sont à l’honneur en cette fin d’année au cinéma. Après Blier, c’est Tavernier qui s’y colle, avec un « film en costumes »: La Princesse de Montpensier.
Les costumes, tiens, justement… Ils sont très beaux. C’est même certainement ce qu’il y a de plus beau dans ce film. Mieux que ça : ils sont superbes. Si les responsables des costumes ne décrochent pas le prochain César™ de la catégorie, c’est à désespérer de cette foire annuelle aux remerciements.
A part ça, le film est d’un classicisme absolu.
Et ce n’est pas le seul « isme », puisque l’interprétation est d’un académisme absolu itou. Mélanie Thierry mouille consciencieusement des yeux et pointe consciencieusement des tétons, Lambert Wilson joue consciencieusement le mec torturé et Gaspard Ulliel porte consciencieusement la mèche rebelle et la balafre qui prouvent qu’il est trop un jeune chien fou.
Il manque peut-être aux comédiens des éclairs de folie à la Chéreau, et à la mise en scène la puissance dramatique des deux Elizabeth.
On ne peut pas dire pour autant qu’on s’y ennuie. Il y a juste ce qu’il faut de coups d’épée et de grands sentiments pour ne pas être déplaisant à suivre, mais pas de quoi déclencher une Saint Barthélémy dans le cœur du spectateur. La dernière scène vole cependant un peu plus haut que le reste et constitue un petit bijou de romantisme.
J’ai dit un gros mot, là, hein ?
Romantisme.
Romantisme.
Romantisme.
(M’en fous, j’assume complètement !)
Et je repense alors à cette phrase magnifique de Madame de Staël : « On cesse de s’aimer si quelqu’un ne vous aime »…
Un dernier mot, Monsieur le Président ?