Sometimes the Blues is Just a Passing Bird [Dead Oceans]
Septembre 2010
The Tallest Man on Earth n'est pas l'homme le plus grand du Monde ; il s'agit d'un rêveur maigre et barbu de vingt-sept ans, dénommé Kristian Matsson. Ce songwriter chante, joue de la guitare ou du banjo. Ici, pas d'orchestre ou de sons artificiels, seulement le son calme et harmonieux d'une guitare folk, et puis cette voix, très nasillarde. Pourtant, les mélodies sont tellement bonnes, le flow est si naturel qu'on se surprend à a-do-rer son chant. On croirait à un campagnard américain nostalgique de Bob Dylan, mais The Tallest Man on Earth est bel et bien suédois. Il nous a déjà offert deux splendides albums studio, le nerveux Shallow Grave en 2008 et le céleste The Wild Hunt cette année. Sur ce nouvel EP, on trouve surtout du picking (cordes pincées), quand The Wild Hunt arborait beaucoup d'accords grattés ; un aspect qui témoigne d'un certain travail. L'artiste tente un peu de soul-pop sur The Dreamer, mais ce n'est pas du tout convaincant, à côté de ses ballades bucoliques. Les quatre autres titres, eux, sont géniaux. The Tallest Man on Earth n'a peut-être rien inventé, mais il est très fort à ce qu'il fait et on adore son style : émotion, naturel, harmonie parfaite, paroles évocatrices. Sometimes the Blues is Just a Passing Bird, EP inattendu, est un cadeau tombé des cieux.♫♪