Ces deux vins de Bordeaux ont accompagné, dans un accord vibrant, un civet de palombes au foie gras. Le niveau des vins dans chacune des bouteilles est excellent (mi-goulot), et les bouchons sont impeccables (marqués sur deux millimètres), ce qui montre la très bonne conservation des flacons. Les vins ont été dégustés sur une durée de 24 heures, sans mise en carafe.
Saint Julien : Lagrange 1990
La robe est profonde, jeune, de couleur rubis à pourpre, le nez est net, intense, et complexe : cuir, tabac, résine, cassis (encore frais), boites à épices. Des tannins parfaitement fondus caractérisent l’attaque, la trame est serrée et le grain velouté, le corps est généreux avec une texture élégante, donnant une sensation de puissance parfaitement maîtrisée, les fruits sont mûrs et encore aromatiquement jeunes. La longue finale est intense, complexe, avec une fusion séduisante des saveurs tertiaires et des fruits, un rien plus tannique, et d’un très bon équilibre dans ce millésime solaire. Noté 17,5
Pavie Macquin 1990
C’est la meilleure bouteille que j’ai dégustée.
La robe est foncée, avec des signes d’évolution, caractérisés par quelques reflets de teinte orangée. L’olfaction est très expressive, avec, au premier plan, des arômes de truffes, de réglisse, de sous-bois, d’humus, de cerises bien mûres, de prunes, et d’épices douces. Beaucoup de noblesse, dans les saveurs variées dès la mise en bouche. Les tannins sont parfaitement intégrés dans une matière d’une belle énergie, puissante et charnue, dans un centre aux saveurs intenses. La longue finale est soutenue, avec une palette aromatique subtile construite autour de la truffe noire. A noter une très légère sécheresse dans les tannins en ultime sensation. Noté : 16,5+