Les aventures du dude perdu

Publié le 04 novembre 2010 par Theguywhisperer

Un peu avant l’Halloween, j’avais rendez-vous avec une amie qui avait pas encore confectionné son costume et qui voulait magasiner au Renaissance Fripe-Prix à côté de chez nous. Je dis «j’avais rendez-vous», parce qu’elle est pas allé au bon Renaissance et que finalement, je suis retournée chez nous et elle a magasiné toute seule à l’autre succursale. (Je sais, on fail comme ça, nous autres… Qui se ressemble s’assemble)

Sur le chemin du retour, je lui parlais au téléphone, et il y avait un autre gars (appelons-le le dude perdu) derrière moi qui parlait au téléphone aussi. Un gars d’environ mon âge, tout ce qu’il y a de plus normal, certainement un étudiant. Quand j’ai raccroché le téléphone avec mon amie qui donne des rendez-vous aux mauvais endroits, le dude m’a adressé la parole. Portrait d’une conversation qui témoigne d’un mal de société. (haha)

Dude: Excuse-moi. Connais-tu le coin un peu?
Moi: Euh, ouais.
Dude: Peux-tu me dire c’est où, la rue Chateaubriand?
Moi: Ah. C’est la rue juste après St-Denis. Marche par là pis tu vas finir par la croiser.

J’entreprends de repartir.

Dude: Non non, impossible.
Moi: Euh.
Dude: Ça peut pas être la rue juste après St-Denis.
Moi: Euuuh.
Dude: La dernière fois, je suis sorti du métro, pis la rue était ben moins loin que ça, je suis sûr.
Moi: Je sais pas quoi te dire.
Dude: Dans le fond, tu connais pas le quartier pantoute.
Moi: Ben j’habite ici, là.
Dude: Ouais, mais t’es même pas foutue de savoir où sont les rues dans ton propre quartier.
Moi: Wow.
Dude: Tsé, si tu le savais pas, t’aurais pu me dire que tu le savais pas, au  lieu de m’envoyer dans la mauvaise direction. C’est pas très intelligent de ta part. Je dirais même que c’est stupide.

Là, je reçois un message texte.

Moi: Bon ben c’est ça. Demande à quelqu’un d’autre. Bonne chance!
Dude: Eille wô, attends.

Rendue à ce point, je réponds à mon message texte en marchant. Mais le dude se met à marcher à côté de moi.

Dude: Tu text?
Moi: Ouan.

Vous comprendrez que c’était difficile de l’ignorer, considérant qu’il marchait à côté de moi dans une rue déserte.

Dude: C’est quoi ton numéro?

WTF?

Moi: Tu me niaises-tu?
Dude: Non, est-ce qu’on peut se revoir?

TIMEOUT. Est-il en train de me faire des avances? Oui? Non? Était-il en train de m’envoyer chier il y a 5 secondes?

Moi: Tu devrais marcher par là, ta rue est par là.
Dude: Non mais je peux faire un petit détour avec toi.
Moi: Je pense qui a rien qui me ferait moins plaisir.
Dude: As-tu un chum, coudonc?

Comme si ça pouvait juste être pour ça que j’étais pas intéressée. (Quelques jours plus tard, j’aurais pu répondre «Oui, c’est tout récent, il s’appelle Jason, pis je suis certaine à 100% qu’il est plus fort que toi).

Dude: T’as un chum?
Moi:
Finalement, t’as raison, Chateaubriand, c’est par là. *pointe la direction opposée à la réalité*

Non mais sans joke. Dans quel monde on vit pour qu’un gars parle à une fille comme si elle était une attardée et la cruise après? On est-tu dans Mad Men? Ou si c’est simplement le message texte que j’ai reçu qui lui a démontré ma valeur inestimable?

Note à moi-même: Ne plus essayer d’aider les gens. D’aucune. Manière.


Filed under: Une autre affaire dont on n'avait pas besoin