Les Toulousains sont invités depuis hier à se prononcer sur le droit de vote et d'éligibilité lors d'élections locales pour les étrangers issus de pays non membres de l'Union européenne. Cette consultation, qui se déroule jusqu'à samedi soir, est organisée par le Conseil toulousain des résidents étrangers (CoTRE), organisme consultatif mis en place il y a deux ans par la municipalité socialiste et la Ligue des droits de l'homme.
Bizarrement cette information est relayée dans France Soir, les Dernières Nouvelles d’Alsace mais ne semble pas faire l’objet de relais majeurs sur le plan local de la part d'une mairie qui (excusez du peu) ouvre ces locaux pour cette occasion samedi toute la journée (Mairie et divers lieux de vote...).Manque de temps, manque de volonté ou trop de discernement sur les conséquences d’une telle initiative qui est des à présent repris à l'extrême droite ici ou là.
Au grand regret des démocrates l'on ne peut que constater que cette initiative fait la part belle au premier des détracteurs : le camp des Lepénistes. En agitant maladroitement le chiffon rouge l’on donne une occasion de plus au camp des extrêmes de réunir avec tout autant de démagogie les opposants à la cause.
Comment rendre légitime une votation à laquelle vous n’êtes invités que dans un cercle confidentiel de
sympathisants ? Une maladresse qui risque de se payer très cher dans les prochaines élections car la question est particulièrement sensible dans une période où la fraternité et la
cohésion de tous est souhaitable.
La vérité est bien plus complexe et devrait s’inscrire dans une démarche patiente sur la citoyenneté et la place de chacun dans la cité. Cette démarche faisait partie des 110 propositions de François Mitterrand pour la présidentielle de 1981 ; elle n’a pas aboutie. Lors de la révision constitutionnelle de 2008, plusieurs amendements instaurant le droit de vote des étrangers aux élections locales ont été rejetés. En janvier 2010, Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, a déposé une proposition de loi en faveur du droit de vote des étrangers aux municipales ; sans résultat.
Cette question est aussi pertinente que la question des votes des plus de 16 ans ; en effet pourquoi priver d’expression électives des jeunes en situation d’apprécier des uns et des autres camps des efforts fait concernant leurs devenir…Il ne s’agit pas de démagogie mais d’une prise de conscience de la place de chacun des composants sociaux économiques de ce pays. A la veille de la manifestation sur le sujet des retraites cette problématique pourrait sembler plus pertinente, plus fondée. Dommage elle ne sera pas soulevée par une partie de la gauche qui, encore une fois, trouble l’électorat avec de bonnes initiatives au mauvais moment.