Les femmes ne sont pas (encore) statistiquement des hommes comme les autres

Egalité femmes-hommes : Rapport statistique sur la situation le monde

par Marion Tissier-Raffin

egalite-2.1288877756.jpg Lors de la conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Pékin en septembre 1995, la communauté internationale s’était engagée pour la promotion de la femme et l’égalité des sexes. A cette occasion, la déclaration de Beijing et un programme d’action ont été adoptés par consensus et furent signés par 189 Etats. La déclaration de Beijing invite les Etats à mettre en œuvre tous les moyens vers une réelle égalité homme/femme, une politique de développement et un engagement vers la paix. Notamment, elle affirme solennellement que les droits des femmes sont des droits fondamentaux. Le programme d’action définit quant à lui les mesures à prendre à l’échelon national et international pour la promotion de la femme pour un délai de cinq ans renouvelable.

Afin de vérifier que ces objectifs sont atteints et que les Etats adoptent des politiques adaptées pour garantir les droits fondamentaux des femmes, un rapport statistique est établi tous les cinq ans. Le rapport 2010 traite du statut des femmes dans plusieurs domaines : place des femmes dans la population mondiale, l’accès des femmes à la santé, l’accès des femmes à l’éducation, la place des femmes dans les processus de décision politique et privé, la violence à l’égard des femmes, l’accès au ressources et enfin les femmes dans la pauvreté. En ce qui nous concerne plus précisément, sont mis à disposition des tableaux statistiques sur la place des femmes dans les parlements, dans les équipes gouvernementales ou à la tête des gouvernements dans chacun des Etats du monde. Le rapport note que : seules quatorze femmes sont chef d’Etat dans le monde ; les Etats dans lesquelles la part des femmes au sein des Parlements est supérieure à 30 % ne sont que vingt-trois ; un ministre sur six est une femme ; seules treize des cinq-cents plus grandes entreprises mondiales sont dirigées par une femme. De même, sont recensés les violences physiques, sexuelles et économiques à l’égard des femmes, en les classant selon qu’elles sont perpétrées par des membres de leur famille ou des inconnus.

Pour terminer, le rapport rappelle que la collecte d’informations et d’études statistiques est indispensable pour constater puis analyser l’effectivité du principe d’égalité entre les femmes. Si des progrès ont été accomplis dans ce domaine, le rapport souligne que la collecte d’informations est encore insuffisante dans de nombreux Etats (notamment lorsqu’il s’agit de recenser les violences exercées à l’encontre des femmes, qu’elles vivent dans un Etat dit développé ou en voie de développement) et/ou les données, collectées sur la base de méthodes différentes, ne peuvent faire l’objet d’une comparaison pertinente.