Faire la fête, c’est bien. Faire la fête en étant complètement désinvolte, c’est moins bien. Faire la fête en étant complètement désinvolte, et se ridiculiser, ça commence à craindre un peu. Faire la fête en étant complètement désinvolte, se ridiculiser et finir endormi dans un lieu improbable, là, ça ne rime plus à rien ! Voici l’histoire de Patricia.
Patricia, jeune étudiante en commerce, a l’habitude de beaucoup travailler, de se donner à fond dans ce qu’elle entreprend. Si bien qu’elle n’a jamais vraiment pris le temps de discuter avec Patrick (Patrick et Patricia !), celui dont elle est follement amoureuse depuis le premier jour de classe. Lorsque son regard a croisé le sien, des petits oiseaux ont chanté au oreille de la belle, son cœur a sauté hors de sa poitrine, un peu comme dans les cartoons de Tex Avery ! Hélas, acharnée, et timide, elle n’a jamais osé l’aborder. De même, à chaque invitation à venir faire la fête - donc à chaque occasion de se retrouver avec Patrick hors d’un amphithéâtre, elle déclinait l’invitation poliment. Le travail avant tout, elle devait préparer ses divers devoirs, et s’assurer un avenir doré.
Les examens passés et obtenus haut-la-main, Patricia a commencé à regretter : pourquoi ne pas avoir moins trimé, et ne pas avoir pu me dégager du temps pour traîner avec Patrick et tenter ma chance ? Je me sens si seule, et je l’aime tellement ! Bla bla bla … réflexion à l’eau de rose … bla bla bla … Oulala, que je suis malheureuse … bla bla bla !
Aussi, lorsque ses camarades de promotion l’on invité à venir fêter la fin de l’année, elle a aussitôt acceptée. Elle s’est habillée de la façon la plus sexy possible (T-shirt et jean … non, on ne juge pas s’il vous plait ^^) et s’est rendue au lieu dit … Sur place, d’innombrables jeunettes se trémoussaient aux alentours de sa proie, ricanant bêtement pour attirer l’attention, tentant des chorégraphies périlleuses et explicites. Quelques verres plus tard, Patricia a enfin le courage de se lancer. Quelques phrases banales plus tard, elle lui avoue son coup de foudre … qui semble avoir été réciproque ! Moi aussi, depuis le premier jour, j’ai été séduit. C’est pour ça que je n’ai pas eu de copine de toute l’année, je t’attendais. Tu sais, tu es tellement distinguée, ça change de toute ces nanas qui n’ont aucun savoir-vivre !
La fête bat son plein … et Patricia, peu habituée, est rapidement … pompette (il s’agit évidemment d’un euphémisme !). La “drague” passe à la vitesse supérieure, et même si Patricia n’a pas toute sa tête, elle est des plus heureuses ! La fin de la soirée approche, Patrick propose à notre héroïne de rester avec elle. Comme elle n’est pas du tout réticente à l’idée, elle propose d’aller chez son “pote-de-classe-qui-sera-dans-quelques-minutes-son-petit-ami” ! Hélas, les colocs’ de Patrick sont déjà rentrés pour un after dans son appartement … et Patricia vit encore chez ses parents.
Sur le parking, il lui demande de l’attendre, puis part en quête d’une solution. Patricia, comme assommée par l’alcool (bouh, c’est mal !) répond quelques paroles incompréhensibles à son attention, paroles qu’elle hurle bientôt. Les passants la regardent bizarrement. Elle s’énerve. Vocifère. Danse au son de la musique qui n’est que dans sa tête … Rapidement, le coup de barre ! Elle a besoin de se reposer en attendant son aimé. Du coup, elle s’allonge sur le capot de la première voiture garée qu’elle croise.
Elle ne réveillera que le lendemain. A côté d’elle, il y aura un petit mot, griffonné sur un papier quelconque : en te voyant ronfler, renifler, baver, ta bouteille de bière encore à la main, je me suis dit que j’avais peut-être eu tort. Désolé, mais, finalement, je ne pense pas que ça pourra coller entre nous. Bonne chance à toi. Patrcik. Patricia tente de se remémorer la nuit passée … elle comprend son erreur … ses multiples et innombrables erreurs ! Elle est triste, très triste. Elle décide de rentrer chez elle. Courbaturée, elle a mal partout. Elle souffre, physiquement …
Pour s’éviter de sérieuses courbatures qui vont lui valoir plusieurs jours à rester clouée au lit sans pouvoir bouger, il lui aurait mieux valu être prévoyante et louer un petit matelas portatif gonflable (ça peut toujours servir lorsque l’on part, comme ça, à l’aventure !). En revanche, pour la honte que Patricia s’est collée, pour son débit de boisson, pour son échec amoureux, là, on ne peut vraiment rien faire. Désolé, nous sommes une plate-forme locative … pas Marraine la Bonne Fée !