Depuis que ce blog existe (bientôt les 1.500.000 pages lues), nous recevons, les commentateurs comme moi-même, des invitations à aller rencontrer des viandards indignés de l'appréciation que nous portons sur leur loisir débile et cruel.
Ils nous disent qu'ils vont nous apprendre la vraie vie, nous montrer à quel point ils sont responsables, soulignant leur maturité et leur grand discernement dans la conduite de cette pratique curieuse qui consiste à liquider des êtres vivants sans défense pour le fun.
Ne répond jamais à ces appels à discuter rudement mais franchement. Il en va de ta vie ! De ton intégrité physique !
Tu crois que je pousse mémé dans les orties ? Que ces types ne sont pas cons à ce point ? Que jamais ils n'oseraient te refaire le portrait ou même, pire, te prendre pour cible ?
Lis ce qui suit.
Nous sommes à Ytres (Pas-de-Calais), ce dimanche 31 octobre, dans les bois, près de Bapaume.
Comme d'hab', un groupe de viandards terrorise les environs.
Deux semeurs de trépas commencent à se chamailler; l'un, garde-chasse, reproche à l'autre de déborder un peu trop des limites du territoire de chasse qui lui est réservé habituellement, empiétant dans les champs aux alentours par exemple.
Le second s'emporte, épaule son flingue et tire en direction des chiens du garde-chasse.
Ni une ni deux ! Ce dernier fait feu au niveau des pieds du viandard énervé !
Doublement irrité (au jasmin), le visé veut avoir le dernier mot et truffe de plombs le garde-chasse, touché ainsi à l'épaule, au flanc gauche, à la jambe et au front.
C'est bien ce que l'on appelle une discussion raisonnable, ferme mais cordiale, hein ? Et ça donne furieusement envie de débattre avec ces types, moyennement cablés question neurones, qui ont la prétention de se poser en gestionnaires de la biodiversité...
Les deux lascars ont été déférés au parquet d'Arras à l'issue de leur garde à vue.