Dakota du Nord, Pluto, une petite ville bâtie fin du XIX siècle très près d’une réserve indienne. Des familles s’y sont installées, les Hommes blancs sont venus avec leur religion et lorgnent sur les terres indiennes. 1911 : une famille entière de fermiers est tuée sauf le bébé. Les différences entre les deux communautés seront les plus fortes, les têtes de trois indiens se balanceront au nœud d’une corde. Seul Mooshum n’a pas été pendu. Pourquoi ? Les habitants et leurs descendants doivent vivre avec ce drame. Les questions, les mensonges drapés de secrets enveloppe cette tragédie sans que le vrai coupable ait été trouvé.
Roman polyphonique par excellence, le livre s’ouvre sur l’année 1966. Evelina aime écouter les histoires de son grand-père Mooshum. Tour à tour, plusieurs personnes de différentes familles prennent la parole. Astucieusement construit, on suit des personnes au début de la naissance de Pluto et leurs descendances. Un prédicateur illuminé et sa femme Marn, un juge, un médecin, une équipe de géomètres partis en reconnaissance… Tous sont liés par le sang ou par des secrets. Le récit n’est pas linéaire, on remonte le fil du temps puis on revient à Evelina qui découvrira la vérité. Au fil des années, le brassage de communautés aura lieu car il y est question également d’amour, de trahisons et de remords.
Il s’agit d’un livre dense, foisonnant sur le poids de la culpabilité des générations, des différences entre deux communautés et la peur de l’autre qui amène à la folie.
J’ai lu ce livre en apnée totale… Une foi commencé, je n’ai pas pu le lâcher. L’écriture est limpide et Louise Erdrich dirige magistralement ses personnages comme un chef d’orchestre. Un roman magnifique!
Les billets de Kathel et de Keisha qui renvoient à d’autres chroniques.
Je remercie les éditions Albin Michel pour ce livre.
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