Domenech-Tapie-Sarkozy : l’indécence jusqu’à la lie

Publié le 04 novembre 2010 par Hmoreigne

Un président de la république qui fait espionner des journalistes, un homme d’affaires sulfureux qui se voit octroyer 45 millions de préjudice moral par un « tribunal » arbitral dans le litige l’opposant au Crédit Lyonnais et enfin, un sélectionneur raté de football qui réclame 2,9 millions d’euros d’indemnités à la FFF devant le conseil des Prud’hommes. Oui, il y a bien quelque chose de pourri au royaume de France.

À tout seigneur, tout honneur. S’il est une entreprise dans laquelle Nicolas sarkozy a des résultats, c’est bien dans celle de l’abaissement national. À la vitesse de la lumière, le locataire de l’Elysée, plus comète qu’astre solaire, constitue le ferment le plus en vue et efficace d’un pourrissement général des valeurs de notre société.

S’il fallait choisir un fou au roi, le rôle pourrait échoir à Bernard Tapie. Affairiste, grande gueule, provocateur, Bernard Tapie, ex icône médiatique des années 80 reconvertie avec bonheur dans le bling-bling du quinquennat Sarkozy, avait déjà mis la barre très haut en laissant comprendre sur France Inter le peu de cas qu’il fait de l’indignation suscitée par l’indemnisation généreuse dont il a bénéficié dans l’affaire Adidas .

Il n’en fallait pas plus pour donner des idées à Raymond Domenech , pied nickelé du football, dont les pitreries et les résultats sportifs calamiteux cachent un homme d’affaires avisé. À croire que si l’excellence a un prix, la très grande médiocrité également. Non satisfait d’avoir été remercié à l’issue d’une coupe du monde de football au parcours oscillant entre Waterloo et Berezina, l’ancien entraîneur sans aucune honte ou début de sentiment de culpabilité réclame désormais à ses ex employeurs la bagatelle de 2,9 millions d’euros d’indemnités pour licenciement abusif.

Comme souvent, il y a ce qui est légal et, ce qui est moral. “Mon client n’a aucune acrimonie, aucune animosité, aucune haine. Il souhaite juste faire valoir ses droits et surtout ne pas être la victime expiatoire d’une crise collective”, “Il n’est pas en dessous, ni au-dessus des lois, il veut juste faire respecter le code du travail et percevoir les indemnités qui lui sont dues”, a déclaré son avocat.

Selon toute vraisemblance, Raymond la science, comme il était surnommé, devrait bien arriver à gratter une petite somme rondelette à une fédération française de football abandonnée à des dirigeants dont les seules valeurs au fil du temps sont devenues financières et alimentaires. Le contribuable aura ainsi en cette année faste le plaisir de contribuer par ses largesses au renflouement de Bernard Tapie. De son côté, le licencié de la FFF à la retraite dorée de Raymond Domenech. Le contribuable-footballeur amateur aux deux.

Deux personnages symbole d’une époque. Très différents certes mais aussi, très semblables. Théâtreux à leurs heures, attirés par les caméras de télévision comme des moustiques par des lampadaires mais surtout, dotés d’un sens de la provocation proportionnellement inverse à leur niveau de morale publique.

Et pour ne rien gâcher, comment ne pas évoquer dans un autre genre, la présence pour le moins décalée de François-Marie Banier , l’homme qui valait un milliard, l’ami des vieilles dames, dans les cortèges de manifestants contre la réforme des retraites.

Dans cette période trouble privée de repères, une chose est sûre. Le travail n’est pas la voie la plus rapide pour faire fortune. Mais, et c’est bien le seul rayon de soleil du moment, un majordome et un magnétophone suffisent à faire trembler la République. Celle des copains et des coquins, évidemment.

Crédit photo : capture d’écran France 2

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