Emphase

Colis piégés, Ryanair et la Corse, Notre-Dame-des-Landes.
Une fois de plus, voici l’actualité bousculée par une pléthore d’événements. Quelles priorités retenir, quels thčmes privilégier ? Tenter de répondre ŕ la question comporte déjŕ un grand risque, celui de s’éloigner de tout espoir d’objectivité.
Commençons par les colis piégés qui sčment une compréhensible inquiétude dans le transport aérien tout entier. Avant de disserter sur le coűt exorbitant de mesures de protection contre cette nouvelle menace, un thčme qui fait l’objet ces jours-ci de commentaires emphatiques, voire insensés, il convient de souligner qu’aucun de ces colis piégés n’est arrivé ŕ destination, qu’il n’y a eu ni victimes, ni blessés. Ce qui revient ŕ dire que les manoeuvres des terroristes nouvelle maničre ont échoué. Męme en l’absence de parade conçue en fonction de cette nouvelle menace, le pire a été évité. C’est encourageant.
On ne plaisante pas avec le terrorisme. Mais il ne s’agit pas pour autant d’accepter des analyses de la premičre heure peu sérieuses. L’emphase, toujours l’emphase. Ainsi, les incontournables analystes, devenus du jour au lendemain de grands experts des colis piégés, ont estimé que l’acheminement aérien de petit fret était purement et simplement en danger de mort. Cela en raison du coűts inacceptable des parades qu’il faudrait mettre en place, qui se chiffreraient en milliards de dollars. De lŕ ŕ prédire le gel du commerce mondial, il n’y avait plus qu’un pas ŕ franchir ...et il l’a été, dépęches d’agences faisant foi.
FedEx, DHL, UPS et les autres vont s’organiser, s’adapter, cela ne fait aucun doute. Mais, comme ce fut le cas en matičre de sűreté aprčs les attaques terroristes de New York et Washington de septembre 2001, il sera probablement difficile de décider qui paiera quoi. Au bout du compte, il y aura de lourdes factures ŕ prendre en compte mais, analystes ou pas, le transport aérien franchira ce nouvel obstacle. Le doute n’est pas permis.
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Le quotidien La Provence révčle que Ryanair va abandonner Figari. Cela pour cause de non paiement par la chambre de commerce et d’industrie de Corse du Sud de la subvention. Cela commence ŕ faire beaucoup, les méthodes brutales de la compagnie low cost irlandaise étant faites d’emphase, certes, mais qui ont fini par dépasser le seuil de tolérance.
Le transport aérien européen tout entier en souffre, son image est sérieusement écornée. Trop, c’est trop !
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La page Rebonds de Libération, une bourse d’idées toujours intéressante, accueille un texte pour le moins inhabituel, ŕ premičre vue pas tout ŕ fait ŕ sa place dans ces colonnes-lŕ. Il s’intitule ŤFaut-il encore construire des aéroports ?ť Quatre coauteurs, pas moins, signent ce texte, Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit, Yannick Jadot et Matthieu Orphelin. Que disent-ils ? Qu’il ne faut surtout pas que Notre-Dame-des-Landes devienne une réalité.
L’argumentation : les investissements publics doivent ętre strictement évalués au regard de leur utilité sociale, économique et environnementale. Et NDDL ne répond en rien ŕ ces critčres, alors qu’il s’agirait du principal investissement réalisé dans l’Ouest au cours de deux prochaines décennies.
Cette prise de position suffira-t-elle ŕ relancer le débat ? On peut en douter mais, dans l’affirmative, d’intéressants échanges pourraient se produire. Surtout si l’écologiste-en-chef du gouvernement devient Premier ministre.
Précédemment, nous avons déjŕ posé la question de l’utilité de NDDL. L’expression de ce doute a été trčs mal reçue en Bretagne, c’est le moins que l’on puisse dire. Reste, maintenant, ŕ mesurer l’influence d’Eva Joly, Daniel Cohn-Bendit et leurs amis. C’est un feuilleton instructif qui est ainsi relancé.
Pierre Sparaco - AeroMorning