Magazine Asie
Occidentaux nous aimons les règles générales, elles nous rassurent,Les Thaïs, semblent préférer les méandres, le flou dans lequel survit la liberté.La tolérance ce n'est pas seulement d'accepter ce que fait ou pense l'autre, c'est aussi opter pour sa propre libertéIci on n'intervient pas dans la vie des gens, chacun a droit a son secret, il n'y a pas de contrôle des âmes, chacun règle pour lui même la conduite de sa vieLe Bouddhisme considère sa libération comme une affaire strictement personnelle, on ne sauve pas les autres, L'autre en Thaïlande est libre, ce qui lui arrive ne nous concerne pas.Mais il est préférable de garder de bons rapports avec lui, d'éviter de l'affronter.Tout conflit dérange la paix de l'esprit.Il peut entraîner des conséquences imprévisibles: violences graves, mort,Un homme tombe criblé de balles: il a déplu a quelqu'un, le tueur Thaï s'éloigne,Combien pour le contrat ? Peu importe il a tué sans haine, pas fâché, il a été poussé là par une chaîne de circonstances auxquelles il n'a pas pu se dérober.Il vaut donc mieux éviter les conflits, débordements, gestes brusques, conversations a voix haute, les discutions, on ne sait jamais ou elles pourraient nous entraîner, l'adversaire a peut être raison, admettre que lui aussi a son amour propre, qu'il ne doit pas perdre la face.Contourner est l'art Thaï, l'art de l'esquive, du compromis.On mentira pour ménager la dignité de l'autre, tout en préservant sa propre liberté.Le Thaï évolue dans ces zones floues ou il ne sais plus très bien ou est la vérité,Celle d' hier ? De demain ? Inventé tantôt ?Avant tout celle qui lui sera le plus commode dans l'immédiat, celle qui lui permettra de dormir sans arrière pensée.Evitez le conflit.En Thaïlande quand le sourire s'efface le couteau n'est pas loin,N'insultez jamais un Thaï car la mort ne l'impressionne pas, ce n'est qu'un état transitoire entre deux néants(*) Extraits de l'article de Guido Franco dans "Les Larmes de Bouddha "Editions Autrement, série monde N°43 février 1990