L’Homme qui voulait vivre sa vie (2010)

Par Eric Culnaert

Bien sûr, chacun d’entre nous a déjà rêvé de changer de vie un jour ou l’autre. Bien sûr, chacun d’entre nous s’est déjà imaginé devenir aventurier, artiste ou funambule (non? Ah…). Et, dans le meilleur des cas, on attend un déclic. Le déclic, justement, prend des allures d’électrochoc pour Paul Exben (Romain Duris), jeune avocat prometteur, marié, avec une BMW, un pavillon au Vésinet et deux gosses, qui devient responsable, vaguement malgré lui, de la mort de l’amant de sa femme. Et déclic, c’est bien le mot puisqu’il s’improvise photographe !

Ainsi, ce monsieur tout le monde “made in capitalisme” décide d’usurper l’identité du défunt et de devenir le photographe qu’il aurait sans doute voulu être. Mais lorsque se croyant anonyme au fin fond de la Hongrie, le succès artistique est au rendez-vous, il lui devient difficile de gérer cette nouvelle vie qui le dépasse. Qu’à cela ne tienne, on n’est plus à une nouvelle vie près. Et zou, Romain-Paul-Greg file vers d’autres horizons se construire une nouvelle identité sans commettre les mêmes erreurs…

Évidemment, le film a des allures de parcours initiatique, avec tout ce qui s’en suit d’épreuves cathartiques qui mènent à l’épanouissement de l’être (assassin en cavale, victime jetée par dessus bord d’un bateau comme un simple clandestin…) mais à la fin du film (on y vient, on y vient), on se plaît à penser que notre neo-photographe est heureux. En tout cas ce qui est sûr, c’est qu’il a le sourire bien plus rayonnant que dans son petit confort parisien du début.

Moralité, ami lecteur, n’attends pas de tuer l’amant de ta femme si tu as des envie d’ailleurs et botte-toi les fesses pour réaliser tes rêves. Quant à toi, amie lectrice, je t’encourage à visionner la galerie de photos sur Allocine, parce que Romain, en plus de camper à merveille le personnage, ben…on l’aime, quoi