À la fin des années 1950, le monde du music-hall penche vers sa fin depuis la naissance du rock 'n' roll. Un vieil illusionniste se considère comme un artiste en voie de disparition et quitte les salles de spectacle parisiennes pour tenter sa nouvelle chance à Londres, mais la situation est malheureusement la même au Royaume-Uni. Il continue alors à faire ses tours dans de petits théâtres et dans des bars. Un jour, il va rencontrer une jeune fille nommée Alice dans un pub d’un village écossais, et sa vie va changer…
Quelques cinémas le diffusent encore et c’est normal : l’Illusioniste de Sylvain Chomet, réalisateur des Triplettes de Belleville envoûte le spectateur. Ce grand film d’animation est d’abord un hommage à Tati (puisqu’inspiré d’un scénario du cinéaste) : un grand artiste qui se ruina dans des projets et quitta le monde, presque fauché après avoir hypothéqué sa maison. Le cinéma d’animation n’est pas uniquement Disney (qui reste cependant au sommet, ce qui est plutôt normal), ce n’est pas forcément Miyazaki ou Don Bluth dont on ressort les noms en apéro lorsqu’on met un point d’honneur à ne pas prononcer le nom de Disney. C’est aussi Sylvain Chomet, contemporain de Michel Ocelot (Kirikou et la Sorcière ), héritier lointain de l’immense Paul Grimault, le maître de l’animation française (Ah Le Roi et l’Oiseau…). Univers onirique, à travers l’Illusioniste, Sylvain Chomet rend hommage aussi au métier tant difficile d’Artiste, avec un grand A. Les vrais artistes, hein ? Pas Julie Zenatti ou Zaz…Non, ceux et celles qui alternent gloires et décadences avec toujours au coin du cœur et de l’esprit la Passion , le Feu…ils sont chanteurs, marionnettistes, peintres, acrobates, ventriloques ou illusionistes…un beau film parfois sombre, qui dévoile la beauté d’Edimbourg, en Ecosse, avec un générique flamboyant où on entend les voix de Brel, Barbara, Gainsbourg…merci, Sylvain Chomet…
http://www.lillusionniste-lefilm.com
Luc Melmont