Ce livre, « Droit, Législation et Liberté » est un peu mon Himalaya intellectuel. Je me suis accroché pour ne pas le lâcher en cours de route, faute de temps, de rigueur, et parce que c’est un ouvrage qui n’est pas facile. Mais j’y suis parvenu ! Et je suis très heureux de l’avoir lu, pour tout ce qu’il m’a apporté. Triste aussi, un peu, de laisser la petite musique quotidienne de ce grand penseur qu’est Hayek. Culture complètement multidisciplinaire, rigueur, profondeur de réflexion : ce pavé est un grand livre, et je souhaite à chacun d’avoir la chance un jour de pouvoir suivre pendant deux ans la pensée d’un auteur avec qui il se sent très proche. Hayek est mon maître à penser. Et ce n’est pas pour rien qu’un économiste de l’école autrichienne comme Pascal Salin s’en réclame. C’est la même approche rigoureuse, scientifique et humaniste du réel.
Toute la fin de l’ouvrage est magnifique ; je m’en servirai encore souvent pour les citations du dimanche. Hayek s’y livre à une descente en règle de deux penseurs dont il démontre qu’ils ont battis leur pensée sur des concepts faux, ou dénués de sens : Marx, et Freud. Je laisse le mot de la fin à Hayek.
Si notre civilisation survit – ce qu’elle ne pourra sans renoncer à ces erreurs – je crois que les hommes de l’avenir considéreront rétrospectivement notre époque comme marquée par la superstition, dont les noms de Karl Marx et Sigmund Freud seront les principaux symboles.
Je crois que les gens découvriront alors que les idées les plus répandues qui dominèrent le XXe siècle – celle d’une économie planifiée avec juste distribution, celle de la libération personnelle par le rejet des refoulements et de la morale traditionnelle, celle de l’éducation permissive comme voie vers la liberté et celle du remplacement du marché par un arrangement rationnel confié à un corps politique doté de pouvoirs coercitifs – étaient toutes basées sur des superstitions au sens strict du terme.
Article paru sur Expression Libre, membre du Reseau LHC.