Si je parle de presse indépendante, ce n'est pas un hasard. La main-mise du pouvoir en place sur les médias est heureusement contre-balancée par certains journaux ou sites d'information dont la vivacité me rassure. Je n'évoque aucunement le Figaro, qui est de droite par choix -mais ne le restera pas forcément longtemps devant l'avalanche de scandales qui nous submerge depuis quelques mois. Je ne parle pas non plus de notre bouyguesque TF1 qui tente tant bien que mal de continuer à faire des bénéfices, ce qui tout à son honneur. Non, je pense aux médias officiels, ceux dont désormais les patrons sont directement nommés par l'Élysée, et qui nous font quotidiennement la surprise de virer l'un ou l'autre de leur journaliste selon qu'il a égratigné ou vaguement évoqué un membre du gouvernement, sans même parler bien sûr de notre Président -que son nom soit sanctifié, lui qui va chercher au Vatican une assise qui commence à lui faire défaut ici-bas. La surveillance des médias par nos élus est tellement grossière que même le Canard Enchaîné -dont le réputation dans le domaine de la surveillance n'est plus à faire depuis l'histoire maintenant lointaine des "micros" dissimulés dans ses locaux- peut s'en donner à cœur joie!
Évoquerai-je la providentielle disparition ces dernières semaines des ordinateurs portables de divers journalistes intéressés à l'affaire Woerth-Bettencourt? Il est des officines privées qui ne crachent pas sur l'argent, quelle qu'en soit l'origine.
Tout cela était déjà risible. Mais quand en plus deux ambitieux patentés aux visées identiques se tirent la bourre à une semaine d'intervalle (là, et là) pour donner dans les journaux une image sérieuse d'eux, quitte à se rendre ridicules en imaginant les mesures idiotes les plus racoleuses sur l'école -car l'école, c'est un sujet porteur!-, ou quand un pourtant d'habitude aimable représentant de la Nation joue les Mme Soleil pour recruter ses collaborateurs, ça devient grotesque (au fait, M. Santini, je suis poisson...). J'en viens à me demander quotidiennement qui fera ou sortira la connerie du jour...
Je ne comprends tout de même pas la nécessité qu'ont tous ces gens-là de proférer des âneries, ou de mentir comme des arracheurs de dents, l'adversaire étant inexistant. Si la gauche existait, je ne dis pas, le concours serait permanent. Mais maintenant que sa seigneurie Ségolène daigne se taire, plus personne n'est là en face pour faire la nique. D'autant qu'une partie de cette gauche qui avait combattu l'actuel gouvernement y est entrée par la suite, quitte à dire pour la droite les bêtises qu'ils n'auraient peut-être pas proférées auparavant.
Entre une droite qui pète les plombs et une gauche liquéfiée, je me dis que les prochains choix seront compliqués.
Et j'aimerais qu'on m'explique où est le bien public dans cet étalage d'ambition. Publié par Pascal Oudot le