Les électeurs américains ont balayé mardi la majorité démocrate à la Chambre des représentants et gonflé les rangs républicains au Sénat, qui reste cependant sous contrôle démocrate.
Si tous les résultats des élections de mi-mandat ne sont pas encore connus, la victoire du parti républicain à la Chambre basse du Congrès, dont les 435 sièges étaient à renouveler, est désormais une certitude. Il faut remonter à la vague républicaine de 1994, au milieu du premier mandat de Bill Clinton, pour retrouver trace d’une telle percée.
Au Sénat, en revanche, où 37 des 100 sièges étaient concernés, les démocrates ont survécu à la marée républicaine. En attendant l’État de Washington et le Colorado, où les résultats restaient en suspens, six sièges de sénateur ont en revanche basculé dans le camp républicain dont l’Illinois, hautement symbolique puisque ancien fief d’Obama, l’Indiana, d’où est venu le premier résultat de la soirée, et l’Arkansas, où John Boozman a battu la démocrate Blanche Lincoln, qui paie son soutien, bien que modéré, à la réforme de la santé.
La prise de contrôle de la Chambre des représentants par les républicains risque de se traduire par une situation de blocage législatif, une réduction de la marge de manœuvre d’Obama et un durcissement du combat politique sur les questions de la baisse des impôts, de la lutte contre les changements climatiques ou encore de l’immigration.
Les républicains ont déjà présenté un calendrier pour la réduction des dépenses, la baisse du déficit et la remise en cause de certains pans de la réforme du système de santé votée de haute lutte. Face à cela, Obama dispose de son droit de véto.
La montée en puissance du mouvement du Tea Party a également joué contre Obama et les démocrates. En quelques mois, cette mouvance apparue à la marge du Parti conservateur a profondément changé la donne politique.
Avec Marco Rubio en Floride et Rand Paul dans le Kentucky, le mouvement a décroché ses premiers sièges au Sénat, laissant augurer d’un virage conservateur. Christine O’Donnell, autre figure de proue du Tea Party, a été elle battue dans le Delaware.
Vecteur du mécontentement à l’égard de l’establishment de Washington, le Tea Party prône moins de dépenses publiques, une réduction drastique de la dette et un rôle plus modeste pour le gouvernement fédéral.