Les résultats des élections législatives américaines de mi-mandat étant connus, on peut se poser la question de savoir pourquoi un président si brillamment élu il y a deux ans est devenu si nettement minoritaire dans l’opinion.
Pourtant, le charisme exceptionnel de l’ex-candidat démocrate demeure presque intact. Du point de vue de l’art de communiquer, c’est sans doute le meilleur politicien mondial actuel.
Mais, aux États-Unis comme ailleurs, les électeurs jugent leurs gouvernants aux résultats. Plus les promesses sont généreuses, plus vite on attend la récolte.
Or, avec plus de 10% de chômeurs, en moyenne, par rapport à la population active (et des poches avec des taux de chômage à 20 voire 30%), la situation s’est nettement dégradée depuis deux ans.
Les perspectives sont également sombres.
Tout se passe comme si la ligne directrice de l’équipe d’Obama en matière économique était erronée.
Cette ligne est 100% d’essence keynésienne. On prétend soutenir la demande – et donc, s’imagine-t-on, la croissance – par une politique résolument laxiste aussi bien en matière de dépenses publiques, de déficit budgétaire que de création monétaire. L’activité parait-elle insensible à ces stimuli massifs ? On double les doses d’euphorisants, avec la Fed dans le rôle de fournisseur de drogues…
Mais ce que l’on voit, au bout de deux ans de ce traitement, ce sont les dégâts plutôt que les signes de rétablissement.
Toute augmentation du poids des dépenses publiques signifie une attrition de la sphère productive concurrentielle et efficace.
Toute augmentation de la dette publique veut dire captation de l’épargne disponible et un fardeau accru pour les générations futures.
Quant à la politique monétaire dite «facile» (quantitative easing) elle est tout bonnement catastrophique, aussi bien au plan interne qu’externe. Les taux d’intérêt quasiment nuls à court terme stimulent artificiellement les opérations financières spéculatives au détriment des investissements productifs, seuls créateurs d’emplois durables. Et la baisse du dollar, auquel le yuan chinois est toujours accroché, risque à tout moment de dégénérer en guerre des changes généralisée, avec le funeste protectionnisme en ligne de mire.
Ce serait oublier qu’un certain nombre de pays en souffrent moins que d’autres et même donnent l’impression parfois d’en profiter ! On pense au Canada, à l’Australie, au Brésil, à la Pologne, pour ne rien dire de la Chine ou de l’Inde. En somme «la crise» ne frappe que la moitié du monde, celle qui précisément s’accroche aux solutions keynésiennes dépassées et constructivistes.
Comme toujours, s’agissant de phénomènes économiques, il faut soigneusement distinguer les effets et les causes. Ce n’est pas parce que la crise aurait détruit 30 millions d’emplois à travers le monde qu’il faut se mettre à subventionner davantage encore l’activité.
Car la crise, loin d’être un spasme inhérent au système capitaliste (thèse des anticapitalistes), est le fruit d’un excès d’interventions sur différents plans qui vont de la politique du logement social («subprime») à celle de la création monétaire (manipulations des taux d’intérêt) en passant par le déficit public érigé en système permanent.
Avant d’être une destruction d’emplois, la crise est d’abord une destruction d’actifs et donc d’épargne. La reconstitution de celle-ci, avec une pratique de taux d’intérêt plus «naturels», aurait dû être la priorité de tous les gouvernements sérieux.
Obama – tout comme Sarkozy d’ailleurs – de ce point de vue, n’a pas été «sérieux».
C’est ce que les électeurs américains lui ont dit ce mardi 2 novembre 2010.
C’est aussi le sens profond du mouvement des «Tea parties» : en économie comme ailleurs, il faut revenir aux valeurs qui ont fait leurs preuves et qui s’appuient sur le bon sens. Pas sur les élucubrations des économistes payés par les politiciens avec l’argent des contribuables !
Article repris du site du Cri du contribuable avec l’aimable autorisation de Roman Bernard