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Du jamais vu : le nouveau chef de l’Eglise catholique de Belgique fait l’unanimité contre lui… en Flandre

Publié le 03 novembre 2010 par François Collette

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En quelques mois, le nouveau primat de Belgique est parvenu à liguer le monde catholique flamand contre lui. Du jamais vu ! La réaction la plus spectaculaire est la fracassante démission de son porte-parole (néerlandophone) pour qui la confiance est rompue. 

Mgr André-Joseph Léonard était déjà contesté bien avant son accession à l’archevêché de Malines-Bruxelles en février dernier, mais l’homme fut imposé par le Vatican, ce qui est un signe qui ne trompe. Monsieur Seize voulait resserrer les boulons après le passage d’un cardinal Daneels bien trop libéral à ses yeux sur les sujets concernant la société, la famille et la sexualité.

Par ses prises de position ultra conservatrices et ses propos souvent teintés de mépris envers les « déviants », l’ancien évêque de Namur crée un profond malaise chez les catholiques et ne cesse d’alimenter les polémiques dans l’opinion publique. L’homme adore cela, c’est sa manière de faire du prosélytisme. 

Défense des vieux prêtres abuseurs

Sa dernière sortie qui a fait scandale, en pleine polémique sur la pédophilie dans l’Eglise, concerne le sort des prêtres âgés autrefois auteurs d’abus sexuels et actes pédophiles. Selon le prélat, ces vieillards ne devraient pas être poursuivis en justice car cela ne serait que vengeance inutile et malveillante. 

En Flandre, là où les victimes d’abus sexuels sont les plus nombreuses, les réactions offensées furent immédiates et sans concession. L’évêque d’Anvers, Mgr Bonny, s’est publiquement distancié de son supérieur hiérarchique en affirmantqu’il s’agissait de propos personnels et non pas du point de vue de la Conférence épiscopale, tout en ajoutant que c’est la justice qui doit décider des suites à donner en pareille situation.

L’affaire a aussi pris un petit coup de communautaire quand le sénateur CD&V Rik Torfs, théologien de son état, a clamé que « l’Eglise de Flandre » ne se reconnaissait pas dans cet homme-là.  

Le sida et l’homosexualité, deux autres dadas

Dans un livre paru en français en 2006, Léonard qualifiait le sida de « justice immanente ». Une attaque directe contre les homosexuels. Les réactions de la société civile et du monde politique francophones furent vives à l’époque. Le bouquin vient d’être publié en néerlandais sans qu’une seule ligne soit retirée ou nuancée, relançant la polémique au point qu’un avocat et homme politique flamand vient d’introduire une plainte auprès d’un juge d’instruction contre Mgr Léonard, arguant que l’archevêque violait la loi anti-discrimination et commettait des actes calomnieux et diffamatoires avec ses déclarations homophobes.

L’homme d’Eglise est prolixe au sujet de l’homosexualité. Voici une perle bien connue qui prend toute sa saveur dans le contexte actuel où baigne l’Eglise : « dans certains milieux, on se montre prudent quant à l’engagement de personnes homosexuelles pour des missions éducatives concernant des jeunes ».

Contestation feutrée en Wallonie

Comme on le voit, l’orage gronde surtout en Flandre et il ne faut pas s’en étonner. En Wallonie, le pays des citoyens moutons, on notera juste une pétition engagée par quelques professeurs de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Une pétition qui fait plutôt penser à un pétard mouillé.

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L’ancien vice-recteur de l’UCL appelle André Léonard à la démission
(La Libre Belgique)

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Photo: Benoit Doppagne/AFP


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