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Game Other - La clepsydre ! Sors ! Sors !

Publié le 07 janvier 2008 par Benjamin Mialot

Il n'y a pas si longtemps, je n'étais pas le dernier à rire de Nintendo, de ses licences immortelles et de son orientation casual. C'est toujours un peu le cas, même si j'ai bien été bien forcé de reconnaître que l'audace de la firme au plombier a payé et qu'elle a été la seule à proposer autre chose qu'une bête course aux performances. Et puis un autre type à la pilosité caractéristique et lui aussi en costume rouge a eu la bonne idée de m'offrir une Nintendo DS Lite, belle comme le givre dans sa robe argentée, accompagnée pour l'occasion du dernier épisode en date de Legend of Zelda : Phantom Hourglass.
Je passe rapidement sur l'histoire, puisque comme d'habitude Zelda a été capturée (par un navire fantôme, brrrr) et que le pauvre Link va devoir faire des pieds et des mains pour sauver cette greluche. Le tout dans un cadre maritime, puisque l'on voyage d'île en île à bord d'un rafiot customisable et sous une bonne couche de féérie naïve et d'humour gentillet. Au milieu d'une trame un peu trop linéaire mais rythmée, on apprend ainsi qu'il est bon de suivre ses rêves, d'être aventureux et d'aider son prochain. A la limite, mieux vaut ça que "l'humour" scato-crétin d'un Postal. Puis bon, quand on est camé aux jeux de rôles post-apocalyptiques et aux frags en réseau, un peu de magie ne fait pas de mal.
Même chose pour la réalisation, impeccable au regard des capacités techniques de la console. Le rendu cartoon hérité de l'épisode Wind Maker est toujours aussi propre, la palette des couleurs chatouille les yeux, les personnages sont agréablement typés, les décors redondants mais agencés avec malice tandis que la bande-originale est aux petits oignons, pour l'héroïsme bon teint comme pour les séquences les plus anodines, avec ce rendu old-school qu'il est bon de retrouver entre deux productions aux orchestrations pompières.
Enfin, je pousse hors cadre la durée de vie, ternie par la relative facilité du jeu mais suffisante dès lors qu'on a la curiosité de compléter les quêtes annexes, mini-jeux (pêche, champ de tir...) ou de récolter tous les objets qui peuvent l'être (pièces pour le bateau, trésors...). Ou pour les plus rêveurs, de simplement voguer sur l'eau et se balader dans les bleds verdoyants que l'on arpente.
Car le véritable intérêt de Phantom Hourglass, c'est évidemment la façon dont il exploite les innovations en matière de gameplay apportées par la console portable de Nintendo. Le stylet par exemple, permet via l'écran tactile de prendre des notes sur une carte, de tracer la trajectoire d'un boomerang, de donner des coups d'épée en les dessinant, de recopier des symboles... En fait il fait tout, des déplacements aux combats en passant par l'utilisation des accessoires et franchement, même en étant un forcené du combo clavier-souris et en ayant peu manié un PDA, on ne peut qu'apprécier l'intuitivité de l'ensemble et la variété des actions à opérer : remontée de coffres sous-marins via une grue, itinéraire à griffonner sur une carte marine pour mettre le bateau en route, tir à l'arc, recours à un grappin, à une pelle ou à des bombes pour atteindre des coins inaccessibles ou actionner certains mécanismes (ceux des temples, qui demandent un peu de réflexion pour livrer leurs secrets, particulièrement celui du Roi des mers, vers lequel on revient plusieurs fois pour s'y enfoncer toujours plus). Sans oublier le micro, qui invite le joueur à héler un NPC, à éteindre des feux, à balayer la poussière d'un parchemin ou à actionner des hélices de son souffle. Histoire d'avoir l'être d'une truffe dans le train.
La prise en main de ces possibilités se fait d'ailleurs sans accrocs, le jeu n'étant pas avare en tutoriels et indices sur la marche à suivre, jusqu'à être en mesure d'expérimenter comme un grand. Enfin l'exploitation des deux écrans est aussi ergonomique que le reste : l'action en bas, la carte en haut ou, dans le cadre d'un affrontement contre un boss, l'action en bas et comment lui mettre une fessée en haut (exemple : un enemi invisible qu'on repère en voyant ce que lui-même voit sur l'écran du dessus). Il y aurait encore beaucoup à dire sur ce nouvel épisode des aventures de Link, mais il est un peu vain de cataloguer toutes les bonnes idées qui en font une excellente déclinaison.
Rafraîchissant, bien pensé, dynamique et un rien dépaysant, The Legend of Zelda : Phantom Hourglass est assurément perfectible, notamment pour les hardcore gamers qui resteront un peu sur leur faim. En la demeure, il est tout de même incontournable si tant est qu'une ludothèque idéale existe, et un cas d'école en matière renouveau et d'originalité.
The Legend of Zelda : Phantom Hourglass (Nintendo) - 2007

Verdict du Père Siffleur


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