Mais Shakespeare est ici réduit à l’essentiel pour notre compréhension. Prospero et Ariel ne sont pas sur l’île où ont été rejetés les naufragés. Ce qui permet les artifices du théâtre et de la vidéo. Les deux acteurs vont se dédoubler pour nous présenter les protagonistes et leur donner leurs voix. Le procédé est habile : sur le manteau de Prospero (c’est lui, le magicien) et sur l’écran de fond de scène, vont apparaître les personnages de ce drame, et Prospero va, peu à peu, modifier ses intentions.
La mise en scène prête à Shakespeare lui-même les paroles d’apaisement et de pardon qui concluent La Tempête, un Shakespeare qui en est à sa dernière pièce et semble vouloir se concilier ses contemporains.
J’ai vu des mises en scène plus magiques de cette pièce et l’introduction des techniques de l’image, sur quoi repose le parti-pris de cette adaptation, produit un effet plaisant mais en estompe la puissance et le mystère, passés les premiers moments de surprise.
Le spectacle était présenté à la Folie-Théâtre, dans le 11e arrondissement de Paris.