Sans surprise, les données du secteur automobile hexagonal pour octobre ne sont pas bons. Le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) qui publie chaque mois les chiffres des immatriculations, a annoncé ce mardi que leur nombre pour les véhicules neufs avait connu une baisse de 18,7 % sur un an.
Ainsi, près de 172 000 voitures ont été immatriculées le mois dernier, selon le communiqué du comité, marquant ainsi le sixième mois consécutif de repli. Les immatriculations reculent en effet depuis mai, à la suite de la réduction progressive du montant de la prime à la casse. Celui-ci était passé de 1000 euros l’an dernier à 700 euros en janvier, puis à 500 euros en juillet. Le dispositif doit prendre fin le 31 décembre prochain.
La part des constructeurs français représente 54,7 % avec pas loin de 94 000 immatriculations. Renault a davantage souffert que PSA Peugeot Citroën le mois dernier, avec un repli de ses ventes de 21,9 % contre 17,3 % pour son concurrent. Dans l’ensemble, toutes les marques (françaises comme étrangères) ont souffert, à l’exception du sud-coréen Hyundai (+6,3 %), du japonais Nissan (+3,5 %) et de l’allemand Audi (+2,3 %). Le groupe Toyota (dont Lexus) a également vu le nombre de ses ventes s’effondrer de 35,1 %, tandis que GM Europe accuse le coup d’une perte de 19 %, de 28,1 % pour Ford et de 24,9 % du côté transalpin pour Fiat. D’après François Roudier, le porte-parole du CCFA, les marques qui ont profité de la prime à la casse sont les premières à souffrir de ce mini-cataclysme financier.
La semaine dernière, Christine Lagarde s’adressait aux préfets dans un courrier cosigné avec Laurent Wauquiez et Christian Estrosi, respectivement secrétaire d’Etat à l’Emploi et ministre de l’Industrie, afin qu’ils se tiennent prêts à déployer rapidement les dispositifs de soutien public. Le gouvernement redoute en effet des faillites en série pour les mois à venir. Selon le rapport rendu par la commission pour le soutien aux sous-traitants automobiles, les fournisseurs pourraient supprimer près de 40 000 postes.